A Lyon, les enseignants et les cheminots fortement mobilisés pour la grève du 5 décembre

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Par Raphaelle Vivent
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"Le gouvernement l'a avoué lui-même, les enseignants seront vraiment les grands perdants de ce système", estime Stéphane Ubach, professeur d'histoire-géographie au lycée Saint-Just.

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Au lycée Saint-Just de Lyon, la journée de grève du 05 décembre devrait être très suivie, comme dans l'ensemble du territoire français. Selon la FSU, le premier syndicat chez les enseignants, 70% des instituteurs se sont déclarés en grève, et les taux dans le secondaire devraient être voisins.

Professeur d'histoire-géographie depuis 28 ans, dont huit au lycée Saint-Just, Stéphane Ubach se joindra à la mobilisation. Il dénonce le calcul des pensions du futur système de retraites, qui devrait grandement pénaliser les enseignants. Comme dans le reste de la fonction publique, la retraite sera calculée sur l'ensemble de la carrière, et non plus sur les six derniers mois de salaires.

"Le gouvernement l'a avoué lui-même, les enseignants seront vraiment les grands perdants de ce système, déclare l'enseignant. Certains simulateurs évoquent la perte de quasiment 30% de la pension, pour un retraité qui aurait commencé en 2025, date à laquelle la réforme est supposée entrer en vigueur."

Pénurie d'enseignants

Les enseignants du primaire et du secondaire pourraient ainsi perdre jusqu'à 900 euros de pension. Avec cette nouvelle réforme, Stéphane Ubach craint pour l'attractivité de son métier, alors que l'Education nationale manque déjà d'enseignants dans certaines disciplines. "On a déjà la question des salaires aujourd'hui qui pose problème. Si demain on rajoute des pensions extrêmement réduites, j'ai du mal à voir qui va vouloir travailler à l'Education nationale, avec de telles perspectives."

Ces derniers jours, le gouvernement a tenté de rassurer les instituteurs et les enseignants. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a ainsi martelé : “les pensions de retraites des professeurs ne baisseront pas”. Il a notamment promis une augmentation des salaires.

Une annonce insuffisante pour Stéphane Ubach et ses collègues, qui sont prêts à poursuivre le mouvement au-delà du 05 décembre. "Nous devrions avoir une mobilisation très forte, car même des collègues qui sur certains points peuvent être un peu timides, là très clairement ils seront en grève", confirme Alain Blanchet, également professeur d'histoire-géographie.

La réforme voulue par le gouvernement d'Emmanuel Macron prévoit également la fusion des 42 régimes existants pour créer un système de retraite universel. Cela mettrait donc fin à la dizaine de régimes spéciaux, notamment celui des cheminots.

Fin des régimes spéciaux

Yoann Saugues est agent de circulation et membre du syndicat Unsa-Ferroviaire. Employé de la SNCF depuis 19 ans, c'est, pour lui, la réforme de trop. "On est rentré sous un contrat. Les différentes réformes ont fait que ce contrat s'est amoindri, explique-t-il. Si on a accepté de gagner moins d'argent tous les mois sur notre fiche de paie, c'est notamment en contrepartie de ce régime spécial de retraite. Si on accepte la pénibilité de nos métiers, c'est-à-dire le travail en 3x8, les samedis et dimanches, lors des fêtes, le régime des retraites y est pour quelque chose."

La grève du 5 décembre devrait être encore plus suivie que celle de 2018, contre la réforme de la SNCF. D'après la compagnie ferroviaire, 90% des TGV et 80% des TER seront annulés. Les cheminots se disent prêts à reconduire le mouvement, pour maintenir la pression sur le gouvernement.

Jeudi de nombreuses professions seront mobilisées aux côtés des cheminots et des enseignants, notamment le personnel hospitalier, les employés d'EDF, d'Air France , les avocats et bien d'autres. Le gouvernement, pour sa part, a assuré qu'il ne reculerait pas sur cette réforme des retraites .

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