Cette exceptionnelle figurine de 4 cm de haut en parfait état de conservation est datée de 23 000 ans.
C'est un joyau qui a été mis au jour par des archéologues à Amiens, dans le nord de la France. Une statuette sculptée dans la craie d'une hauteur de 4 cm dans un parfait état de conservation a été découverte en juillet dernier dans un gisement préhistorique qui faisait l'objet de fouilles depuis 2014.
La qualité de la finition de cette représentation féminine exécutée il y a 23 000 ans est exceptionnelle. Cette statuette s'inscrit dans la tradition de l'art gravettien, célèbre pour ses "Vénus".
Sa découverte n'a été révélée au public que le mercredi 4 décembre. Et lors d'une conférence de presse organisée à cette occasion, Clément Paris, directeur des fouilles pour l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques) a donné plus de précisions. "Comme toutes les belles découvertes, on l'a trouvée dans les derniers jours de fouilles, sur les derniers mètres carrés" de ce qui devait être un habitat de chasseurs-cueilleurs attribué à la culture, a-t-il confié.
La "Vénus de Renancourt", du nom du quartier d'Amiens où elle a été découverte, reprend ainsi les codes stylistiques en vigueur au Paléolithique supérieur en Europe, en étant callipyge et plus précisément stéatopyge, comme en atteste le volume hypertrophié de ses attributs féminins : fesses, seins et cuisses.
La figurine porte aussi une coiffure, un ciselage quadrillé, qui la rapproche d'autres célèbres Vénus, comme celle de Willendorf en Autriche, ou celle de la Dame à la capuche découverte dans le département français des Landes dans une grotte à Brassempouy.
Pour les archéologues, ces Vénus seraient "une expression symbolique de la femme et plus particulièrement de la fécondité", comme l'avance Clément Paris.
Depuis le début de la campagne de fouilles sur le site d'Amiens, une quinzaine de statuettes ont été exhumées. Mais seule la Vénus présentée ce mercredi est parfaitement conservée. "C'est le genre de document qu'on retrouvera dans les manuels scolaires", a ajouté Dominique Garcia, président de l'Inrap.