Le mouvement de grève suivi massivement dans les transports français

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Par Cecile SauzayAFP
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Le mouvement de grève se poursuivait massivement lundi dans les transports publics en France, en particulier à Paris, à l'orée d'une semaine déterminante pour la réforme des retraites dont le contenu détaillé doit être présenté mercredi après une nouvelle journée de manifestations mardi.

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Métros et RER bondés, quais noirs de monde : les passagers se sont pressés dans les gares et stations fonctionnant au ralenti en région parisienne.

La SNCF signalait un trafic conforme à ses prévisions: un TGV et un Transilien sur cinq, trois liaisons régionales TER sur dix (essentiellement assurées par bus), un Intercités sur cinq et un trafic international "très perturbé".

Les conducteurs restaient très mobilisés, 77,3% d'entre eux étant en grève, même si le taux global de grévistes à la SNCF était en nette baisse par rapport à vendredi, à 17% selon la compagnie ferroviaire. 

Le trafic RATP était "extrêmement perturbé", avec neuf lignes de métro sur 16 fermées lundi, et une circulation extrêmement réduite pour cinq autres, qui n'ont roulé qu'aux heures de pointe seulement. 

En ce lundi pluvieux en Ile-de-France, de nombreux usagers ont pris le volant, avec près de 600 km de bouchons en début de matinée.

Usagers agacés mais résignés

Et l'agacement gagnait les usagers des transports publics. "C'est trop, ils abusent. Les retraites, il y a quand même des choses à faire. Il n'y a pas la même pénibilité qu'autrefois. Et les infirmières qui travaillent la nuit et les weekends n'ont pas les mêmes avantages", s'agaçait Brigitte Lefebvre, retraitée, qui attendait à la gare Saint-Lazare de pouvoir monter dans un train pour Rouen après un long périple pour arriver à Paris depuis Sélestat (Bas-Rhin).

La pression sur le gouvernement se maintient

"Je suis rentré à la RATP pour le régime spécial, pas pour le plaisir de faire tchou tchou", réagissait Rachid Baioui, 36 ans, conducteur de métro sur la ligne 9. A la station Mairie de Montreuil, plusieurs dizaines de conducteurs grévistes s'étaient rassemblés, huant leurs collègues non grévistes.

Sous pression après un jeudi de mobilisation qui a jeté dans la rue plus de 800.000 manifestants, l'exécutif doit lever le voile sur une réforme des retraites encore floue.

Le gouvernement défend un "système universel" par points censé remplacer à partir de 2025, ou un peu plus tard, les 42 régimes existants et être "plus juste", quand ses opposants redoutent une "précarisation" des pensionnés.

Semaine décisive pour l'éxécutif

Lundi après-midi, le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et la ministre des Solidarités Agnès Buzyn reçoivent les partenaires sociaux afin de "tirer les conclusions" de la concertation relancée en septembre, en l'absence des numéros 1 des syndicats. 

Les attentes se portent sur mercredi, lorsque le Premier ministre présentera "l'intégralité du projet" de réforme. Y seront guettés les gestes susceptibles de faire bouger certains syndicats: décalage de l'entrée en vigueur de la réforme et périodes de transition pour les régimes spéciaux, revalorisation des carrières de la fonction publique - les enseignants craignent que leurs pensions ne baissent -, élargissement de la pénibilité,modalités de conversion des droits acquis en points, place des partenaires sociaux dans le nouveau système; etc...

Emmanuel Macron et Édouard Philippe, qui ont déjà consulté tout le weekend, recevront les ministres les plus concernés par la réforme et les dirigeants de la majorité à un dîner de "calage" mardi.

"On pourra apporter des réponses extrêmement positives pour beaucoup de gens qui subissent des injustices dans le système actuel: les femmes, les agriculteurs, et ceux qui ont des parcours hachés notamment", a assuré dimanche Édouard Philippe.

Le retrait du projet ou rien

Mais le "souhait" exprimé sur LCI par Philippe Martinez (CGT), c'est le retrait de la réforme, et "que le Premier ministre dise mercredi 'on s'est trompés'". "Je ne négocierai pas la mise en oeuvre de ce que je qualifie (de) monstre, (de) danger pour les retraites de demain", a abondé le numéro un de Force ouvrière, Yves Veyrier.

Annoncer le retrait de la réforme ? "Jamais de la vie", s'est exclamé le président du groupe LRM à l'Assemblée, Gilles Le Gendre.

Favorable à un régime par points, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui exhorte le gouvernement à sortir de l'ambiguïté, est muet depuis le début de la grève.

La CGT est "déjà en réflexion" pour une nouvelle journée de mobilisation jeudi, selon Laurent Brun, numéro un de la CGT-Cheminots. 

Une intersyndicale est programmée mardi soir à l'issue de la manifestation parisienne prévue entre Invalides et Denfert-Rochereau.

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