Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à New Delhi pour manifester leur opposition à une loi jugée "discriminatoire" pour les musulmans.
Les manifestants s'opposent à une loi qui faciliterait l'attribution de la citoyenneté aux réfugiés non-musulmans.
Ils sont des centaines à s'être rassemblés à New Delhi une nouvelle fois, mardi. En Inde, le mouvement de contestation,qui a déjà causé la mort d'au moins 25 manifestants, continue de faire rage en Inde.
La raison de la colère de ces jeunes et militants politiques : une loi votée le 11 décembre par le Parlement, qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, sauf à ceux de confession musulmane.
Un texte jugé "discriminatoire" par ses détracteurs. Pour la minorité musulmane, qui représente 14% de la population indienne, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase
Ils craignent d'être relégués au rang de citoyens de seconde classe dans la "nouvelle Inde" des nationalistes hindous.
"Les coupures répétées d'Internet à Delhi... Tout cela est une violation claire de nos droits fondamentaux", explique cette manifestante. "Et c'est pourquoi les jeunes du pays sont dans les rues pour manifester."
"Je suis venu ici pour dire que manifester est un droit en soi qui est en train d'être restreint par le gouvernement. Il est donc important de le protéger. Que le gouvernement soit d'accord avec nous ou non, nous avons le droit de manifester notre opposition", explique cet autre jeune.
L'adoption de cette loi cristallise d'autant plus les craintes qu'il y a quatre mois, le gouvernement a décidé de révoquer l'indépendance du Jammu-et-Cachemire, État du nord de l'Inde majoritairement musulman.
Contre-offensive du gouvernement
Ces manifestations constituent un large défi pour le premier ministre Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014.
En réponse aux protestataires, le gouvernement a lancé une contre-offensive médiatique, notamment avec des encarts publiés dans les journaux nationaux, qui défendent la législation incriminée.
Le pouvoir assure que la nouvelle loi ne concerne pas les quelque 200 millions de musulmans indiens.
Le premier ministre Narendra Modi a également indiqué que son parti allait contacter plus de 30 millions de familles et tenir plus de 250 conférences de presse pour dissiper les doutes autour de la loi.