Les Glasgow rangers accusent les supporters du Celtic de racisme. Dernier évènement d'une année marquée par les incidents racistes dans les stades.
Des gestes d'égorgement pour répondre à des insultes racistes. Les Rangers et le Celtic, les deux clubs de Glasgow, se renvoient les responsabilités, deux jours après un houleux Old Firm à Celtic Park (1-2).
Expulsé dans les dernières minutes de la partie, alors que son équipe s'imposait pour la première fois depuis dix ans chez son ennemi intime, l'attaquant colombien Alfredo Morelos s'est fait copieusement conspué à sa sortie du terrain.
Son club a demandé l'ouverture d'une enquête via un communiqué. La Ligue professionnelle écossaise prend le cas très au sérieux.
Des incidents toutes les semaines, partout en Europe
2019 restera une année ternie par de nombreux incidents à caractère raciste, sur tous les terrains d'Europe.
En Italie, avec Mario Balotelli pris à partie à Vérone, Kalidou Koulibaly avec le Napoli, à Milan, il y a un an. On peut aussi évoquer les affaires BlaiseMatuidi, Romelu Lukaku...Le traitement du problème est assez symptomatique : déclarations maladroites de joueurs, d'entraîneurs, de dirigeants, traitement inapproprié de la presse, campagne de sensibilisation ratée de la Ligue.
En France avec l'affaire Prince-Désir Gouano, lors de Dijon-Amiens en avril dernier.
En Belgique, avec le Carolo Marco Ilaimaharitra à Malines. La Pro League s'est d'ailleurs positionnée clairement en publiant un manuel visant à condamner les chants et actes offensants et discriminatoires.
L'Europe de l'Est reste une zone très affectée par le syndrome.
On pense au capitaine du Chakhtar Donetsk, le Brésilien Taison, sorti en larme d'un match de championnat d'Ukraine le mois dernier. Ciblé par des cris racistes, il avait reçu un carton rouge pour avoir envoyé le ballon en direction de la tribune des supporters du Dynamo Kiev.
Raheem Sterling, la star de Manchester City, connaît bien le fléau, il est même le symbole de la lutte contre le racisme en Angleterre. Son année 2019 montre l'omniprésence de la menace, partout sur le continent.
Insulté au Monténégro avec la sélection en avril, il a publié un manifeste dans les colonnes du Times en avril. Il appelait à mettre en place de lourdes sanctions, notamment sportives, pour lutter contre le racisme dans les stades.
En juillet, il apprenait avec satisfaction l'exclusion de six supporters par le club de Chelsea. Après huit mois d'enquête, ils étaient reconnus coupables d'insultes racistes à l'encontre de l'ailier.
En octobre, il a de nouveau vécu une soirée surréaliste en Bulgarie. Des cris de singe et des saluts nazis accompagnant chaque ballon touché par le double buteur du soir.
Ce match était considéré comme à risque puisqu'il se déroulait dans un stade partiellement fermé en raison...d'insultes racistes proférées dans les tribunes contre l'équipe du Kosovo, dans ces mêmes éliminatoires de l'Euro 2020.
L'UEFA a sorti son arsenal de sanctions et fait bondir la fédération anglaise par sa clémence : un match à huis-clos, un autre avec sursis et 75 000 € d'amende.
Depuis, la Hongrie, la Slovaquie ou la Roumanie ont été sanctionnés pour des faits similaires d'un match à huis clos.
Mais en 2020, le championnat d'Europe célèbre ses 60 ans. Pour l'occasion, l'Euro s'exporte dans douze pays, aux quatre coins de l'Europe. L'UEFA se sait scrutée à cette occasion et ne prendra pas le risque de gâcher la fête. Une tolérance zéro est attendue.
Intervenu à plusieurs reprises sur le sujet du racisme au cours de l'année, le président Aleksander Čeferin estimait encore récemment que "la confédération n’a pas assez pris de mesures contre le racisme dans le football. Je veux agir mais c'est un problème très compliqué à endiguer."