Après six semaines de contestation, le Président français Emmanuel Macron fait face à l'une des pires crises de son mandat depuis le mouvement des Gilets jaunes.
Avec l'opposition à la réforme des retraites, le président français Emmanuel Macron fait face à l'une des pires crises de son mandat, depuis le mouvement des Gilets jaunes. La grève dans les transports est déjà la plus longue enregistrée à la SNCF ces 30 dernières années, mais la contestation s'étend aussi au secteur de l'enseignement, de la santé, de la justice et d'autres.
Toutefois, côté gouvernement, on promet toujours de ne rien lâcher, comme le confirme Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat chargé des transports : "Ce n'est pas de la fermeté mais de l'ambition. C'est le fait de tenir fermement l'ambition d'une réforme qui, a bien des égards, sera plus juste pour beaucoup de Français. La réalité du dialogue social, c'est qu'aujourd'hui il existe. Il est de nature à progresser dans les prochains jours, pour arriver à un compromis souhaitable".
Dans le viseur des opposants à la réforme : le système de retraite à point, qui entraînerait selon eux une baisse généralisé des pensions, mais aussi l'âge pivot à 64 ans - âge à partir duquel les travailleurs pourront bénéficier d'une retraite à taux plein. S'ils souhaitent partir avant, ils subiront un malus sur leur pension.
"Cicatrices profondes"
Les syndicats dénoncent la fermeté du gouvernement, qu'ils accusent de ne pas écouter leurs propositions. Ils redoutent également que les tensions sociales se poursuivent dans le pays, bien après la réforme.
"Au delà de la durée, prévisible ou pas, du mouvement, au-delà du scénario qui fera que le mouvement social s'arrêtera, il y aura des cicatrices profondes. Elles seront beaucoup plus profondes que le manque à gagner qu'il y aura eu sur les salaires des grévistes", estime François Homeril, président de la CFE-CGC.
Difficile pour l'heure de savoir jusqu'où les grévistes pourront aller, après six semaines de grève en continue. Emmanuel Macron voit en tout cas ce conflit social comme un test, et s'est promis de réussir là où tant d'autres présidents français ont échoué.