Près de neuf ans après la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye est toujours enfoncée dans le chaos, ce qui préoccupe au plus haut point la communauté internationale. Qui sont les acteurs clés de ce conflit, devenu un nouveau théâtre de guerre par procuration ?
Près de 9 ans après la mort de Mouhamar Kadhafi, la Libye est toujours enfoncée dans le chaos ce qui préoccupe la communauté internationale.
Les acteurs-clés
D’un côté Fayez al-Sarraj, le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, au pouvoir depuis 2016. Il n’a pas été élu mais désigné suite aux accords de Skhirat. Il est reconnu par la communauté internationale.
De l’autre, le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l'Armée nationale libyenne (ANL). Il a le soutien du Parlement basé dans l'Est. C'est un ex-proche de Mouhamar Kadhafi.
Deux autorités face à face
Deux hommes clés et deux gouvernements concurrents, deux Parlements qui s’opposent : à Tripoli à l’ouest, siège du gouvernement reconnu par l'ONU et du Haut Conseil d'État, la chambre haute du Parlement libyen depuis avril 2016.
A l'Est, la Chambre des représentants, initialement basée à Tobrouk, qui s'est installée en avril 2019 à Benghazi. Le Parlement à l’Est ne reconnaît pas l'autorité de Fayez al-Sarraj.
Haftar contrôle une grande partie du territoire
Aujourd’hui, les forces du Maréchal Haftar contrôlent une grande partie du territoire libyen y compris les zones pétrolières. Depuis bientôt un an, elles mènent une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli.
Le gouvernement d’union nationale de Fayez el-Saraj contrôle essentiellement des poches dans l’ouest autour de Tripoli, Misrata et Syrte, une ville que les forces de l'ANL affirment avoir repris début janvier.
Dans le sud, des factions - toubous, touaregs - contrôlent des territoires à la frontière entre le Niger, le Tchad et l'Algérie.
Le théâtre d'une guerre par procuration
La Libye, à l'image de la Syrie, est devenue le théâtre d'une guerre par procuration.
Le gouvernement d’union nationale de Fayez el Sarraj est appuyé par le Qatar et la Turquie, qui a annoncé récemment le déploiement de soldats.
Alors que les troupes du maréchal Haftar ont reçu le soutien de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, des Émirats Arabes Unis et de la Russie, qui nie toutefois toute participation au conflit.
Pour faire le point sur la situation en Libye, nous retrouvons David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'IRIS, spécialiste du Moyen-Orient.