Migrants : Le Drian dénonce un "chantage inacceptable" de la part de la Turquie

Des migrants marchent près de la frontière greco-turque à Edirne
Des migrants marchent près de la frontière greco-turque à Edirne Tous droits réservés Emrah Gurel, AP
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Par Euronews avec AFP
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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a jugé "inacceptable" mardi le "chantage" de la Turquie, qui menace de laisser passer des millions de migrants vers l'Europe si elle n'obtient pas une aide de l'Union européenne pour gérer le flux de réfugiés syriens.

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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a jugé "inacceptable" mardi le "chantage" de la Turquie, qui menace de laisser passer des millions de migrants vers l'Europe si elle n'obtient pas une aide de l'Union européenne pour gérer le flux de réfugiés syriens.

"L'usage par la Turquie des migrants comme moyen de pression et de chantage sur l'Europe est absolument inacceptable", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale, reprochant à Ankara "d'instrumentaliser les réfugiés et migrants déjà présents sur son territoire".

Des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce depuis que le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné, vendredi, l'ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

En 2016, la Turquie et l'UE ont conclu un accord controversé qui prévoit, en échange d'une aide financière de six milliards d'euros, le renvoi systématique des migrants vers la Turquie et des mesures de la part d'Ankara pour éviter que de nouvelles routes migratoires ne s'ouvrent au départ de son territoire vers l'Union.

"Nous avons conclu un accord en mars 2016 ; cet accord doit être respecté. Il est respecté par l'Europe et tous les pays membres l'appliquent depuis quatre ans. Il doit être respecté aussi par la Turquie d'autant plus que les engagements financiers sont très significatifs", a souligné le chef de la diplomatie française.

En Syrie, "on va vers un cataclysme" en raison de la "crise humanitaire gravissime" provoquée par l'offensive du régime de Damas et de son allié sur la province rebelle d'Idleb (nord-est), a ajouté Jean-Yves Le Drian.

"Une fois encore, ce sont les populations civiles qui souffrent les premières, dans des conditions extrêmes, otages d'un jeu condamnable de puissances cyniques", a-t-il relevé.

"Cette offensive, si elle se poursuit, fait peser un risque de dispersion des éléments terroristes qui se trouvent aujourd'hui à Idleb", a-t-il également insisté.

Face à la crise migratoire, "nous ne sommes pas en ordre dispersé au niveau européen", a-t-il assuré. Les ministres de l'Intérieur de l'UE se réuniront mercredi et ceux des Affaires étrangères vendredi "afin de mettre en place les moyens d'intervention rapide pour soulager les autorités grecques, d'activer le mécanisme Frontex et de faire en sorte que les Grecs aient les moyens de réagir et de s'opposer à cette intrusion et à ce chantage".

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