Coronavirus : plus de 2 000 morts en Europe

Policiers polonais contrôlant le trafic à la frontière germano-polonaise, le 14 mars 2020, avant que la Pologne ne ferme ses frontières aux voyageurs étrangers .
Policiers polonais contrôlant le trafic à la frontière germano-polonaise, le 14 mars 2020, avant que la Pologne ne ferme ses frontières aux voyageurs étrangers . Tous droits réservés TOBIAS SCHWARZ/AFP
Par Vincent Coste avec AFP
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Alors que la pandémie de Covid-19 a fait plus de 2 000 décès en Europe et plus de 6 000 dans le monde, les principales banques centrales mondiales ont lancé dimanche une action concertée pour rassurer les marchés face aux craintes générées par le coronavirus.

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Pays le plus touché en Europe par la pandémie, l'Italie a enregistré dimanche un nombre record de 368 nouveaux décès en 24 heures, ce qui porte le nombre des morts à 1 809.

Point de départ de l'épidémie, la Chine reste le pays ayant enregistré le plus grand nombre de morts (3 199). Mais c'est à présent en Europe que l'épidémie progresse rapidement, avec 2 291 décès, la majeure partie en Italie et en Espagne, où le nombre de contaminations recensées a fait un bond avec 2 000 cas supplémentaires en 24 heures.

Et il y a désormais plus de décès recensés ailleurs dans le monde (3 221) qu'en Chine, qui semble avoir enrayé la propagation du virus (14 nouveaux décès lundi).

Au total, 6 420 personnes sont officiellement décédées de la maladie Covid-19, pour 159 844 cas recensés dans le monde, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche à 17h00 GMT.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Europe est maintenant "l'épicentre" de la maladie. L'Union européenne a instauré des limitations pour les exportations d'équipement médical de protection afin de garantir son propre approvisionnement.

Deuxième pays le plus touché d'Europe, l'Espagne a confiné sa population et décrété l'état d'alerte pour 15 jours.

Devant la progression de la pandémie, fermetures, restrictions de déplacements et annulations d'événements continuent d'être annoncées en cascade.

A l'arrêt depuis dimanche - restaurants, bars, discothèques, cinémas, écoles et universités sont fermés -, la France (plus de 5 000 cas, 120 morts) a néanmoins maintenu ses élections municipales, mais la participation s'est effondrée de près de 20 points.

Selon le quotidien le Monde, l'exécutif français serait en train de réfléchir à annuler le second tour des élections municipales et surtout d'envisager le confinement total de l'ensemble de la population du pays.

Ce lundi, sur la chaîne française d'information LCI, le professeur Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital parisien Georges-Pompidou a indiqué que l'épidémie de coronavirus provoque "un afflux de patients" dans les hôpitaux, où certains services de réanimation "sont déjà débordés". Ce praticien recommande le confinement de la population.

Dans le département du Haut-Rhin, où l'épidémie s'est propagée plus tôt qu'ailleurs, "les capacités de réanimation sont dépassées" à Mulhouse, tandis que l'hôpital de Colmar souffre de "pénuries de matériels", a-t-il affirmé.

En région parisienne, "on a assisté à un doublement du nombre de patients hospitalisés en réanimation (...) en trois jours", a le professeur Philippe Juvin.

Toujours ce lundi matin, de nombreux témoignages faisaient état de scène de cohue dans les supermarchés français qui enregistraient un très forte affluence pour lundi matin. Face à cet afflux, les consignes de sécurité sanitaire n'étaient que très rarement respectées. Certaines enseignes ont commencé à filtrer l’accueil de leur client à l'entrée de leurs magasins. 

En fin de matinée, la présidence française a indiqué que le président français allait s'exprimer   20h ce soir. Emmanuel Macron devrait annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre l'épidémie de coronavirus qui s'étend dans l'Hexagone.

L'Autriche (870 cas, selon le dernier bilan) a interdit les rassemblements de plus de cinq personnes et limité les déplacements au strict nécessaire. Le non respect des mesures prises est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 2 180 €.

Les Pays-Bas et le Luxembourg ont également ordonné dimanche la fermeture des lieux et commerces accueillant du public et l'Irlande celle des pubs.

Aux Pays-Bas, le gouvernement a ordonné la fermeture des écoles, bars, maisons closes, et aussi celle des coffee shops, devant lesquels de longues files d'attente s'étaient formées après l'annonce, les clients voulant assurer leur approvisionnement en marijuana.

En Belgique, le pays va se doter d'un gouvernement spécialement dédié au coronavirus. Un accord a été trouvé en Belgique pour suspendre la constitution d'un nouveau gouvernement et accorder à la Première ministre Sophie Wilmès des "pouvoirs spéciaux" jusqu'à la fin de l'été, exclusivement consacrés à lutter contre le coronavirus, notamment avec des mesures sanitaires et budgétaires.

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L'état d'urgence a été décrété en Serbie pour une période indéterminée, et l'armée va être mobilisée pour contribuer à la lutte contre la pandémie.

Le gouvernement tchèque a annoncé que la libre circulation des citoyens serait limitée pendant huit jours pour tenter d'endiguer la progression du coronavirus.

De nombreux pays cherchent à se protéger en s'isolant toujours plus, jusqu'à l'intérieur de l'UE, mettant à mal le principe européen de libre circulation.

L'Allemagne et la France vont ainsi fermer partiellement leur frontière commune en n'autorisant le passage qu'aux travailleurs transfrontaliers et aux transports de marchandises.

La Russie (45 cas, aucun décès) a fermé dimanche aux étrangers ses frontières terrestres avec la Norvège et avec la Pologne.

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En Italie, les autorités de Lombardie (nord) s'inquiètent désormais de la capacité de leur système hospitalier à absorber l'afflux de malades.

A Rome, toutes les célébrations de la Semaine Sainte se tiendront sans les fidèles, de même que les audiences générales du pape jusqu'au 12 avril.

Le souverain pontife est néanmoins sorti du Vatican dimanche pour aller prier dans une église où se trouve un crucifix réputé miraculeux qui fut porté en procession en 1522 pour mettre fin à la "Grande Peste".

Hors d'Europe, les mesures se durcissent également

Aux Etats-Unis, les nouveaux contrôles pour les Américains rentrant d'Europe ont provoqué le chaos dans les aéroports : longues files d'attentes de plusieurs heures.

Le maire de New York a annoncé dimanche soir la fermeture des bars et restaurants de sa ville, sauf pour la vente à emporter, nouvelle étape destinée à enrayer la propagation du coronavirus.

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"Demain je signerai un décret limitant les restaurants, les bars et les cafés à la vente à emporter et aux livraisons à domicile. Les boîtes de nuit, les cinémas, les petits théâtres et salles de concerts doivent tous fermer. Le décret prendra effet mardi à 9h du matin", a indiqué le maire de la première ville américaine, Bill de Blasio, après avoir plus tôt dimanche annoncé la fermeture des écoles publiques à partir de lundi.

De telles mesures ont été également prises par d'autres métropoles américaines comme Los Angeles ou la capitale des Etats-Unis, Washington.

A Buenos Aires, le président Alberto Fernandez a annoncé que l'Argentine fermait ses frontières et suspendait les cours dans tous les établissements d'enseignement. Les spectacles sportifs et musicaux sont aussi suspendus et les centres commerciaux fermés.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé que les habitants de sept Etats du pays, dont Caracas, seraient confinés chez eux à partir de lundi.

Le Guatemala s'est fermé aux ressortissants européens après avoir enregistré un premier décès sur son territoire. La Colombie interdit l'entrée des étrangers.

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Israël a fermé à partir de dimanche restaurants, centres commerciaux, cafés et salles de sport, et le procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu a été reporté.

La population libanaise doit rester confinée chez elle deux semaines et l'aéroport international de Beyrouth fermera à partir de mercredi jusqu'à fin mars.

L'Iran, troisième pays le plus touché au monde, a annoncé 113 décès supplémentaires (724 morts au total, 13 938 cas). Les autorités ont demandé aux habitants d'"annuler tous leurs voyages et de rester chez eux" et fermé le coeur du sanctuaire chiite de Machhad.

En Afrique, jusqu'à présent peu touchée, le Kenya a annoncé la fermeture de ses frontières, et l'Afrique du Sud comme le Ghana interdisent l'entrée des ressortissants des pays les plus à risque.

Le Maroc a suspendu tous les vols internationaux mais des avions spéciaux ont été autorisés pour rapatrier les touristes européens bloqués.

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Le Chili, à présent imité par le Pérou, a fermé ses ports aux navires de croisière, après la mise en quarantaine de deux d'entre eux avec environ 1 300 personnes à bord.

Un autre navire, avec 3 700 personnes, est en quarantaine en Nouvelle-Zélande, pays qui a également interdit toute escale à des bateaux de croisière jusqu'au 30 juin.

Le calendrier sportif mondial continue de se vider. Le Brésil a ainsi suspendu toutes ses compétitions de football, la fédération nationale reconnaissant "la responsabilité du (monde du) football dans la lutte contre l'expansion du Covid-19".

Les banques centrales se mobilisent

Les principales banques centrales mondiales ont lancé dimanche une action concertée pour rassurer les marchés face aux craintes générées par la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 2.000 décès en Europe et plus de 6 000 dans le monde.

Simultanément, les confinements de populations et les fermetures de frontières se multiplient pour tenter de contenir l'expansion de la maladie.

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La Réserve fédérale américaine, la BCE et les banques centrales du Japon vont augmenter l'approvisionnement des marchés financiers en liquidités.

La Fed a aussi abaissé ses taux d'un point pour rassurer les marchés. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait exhorté les gouvernements de la planète à travailler ensemble pour empêcher une récession.

"Le COVID- 19 est une menace qui ne ressemble à aucune autre de notre vie. Nous devons prendre soin les uns des autres et protéger les personnes vulnérables. Nous sommes ensemble dans cette situation et nous nous en sortirons, ensemble", Antonio Guterres
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