Alors que l'Afrique redoute une explosion des cas de coronavirus, la Somalie, éprouvée par la guerre, est particulièrement vulnérable.
Tester massivement pour prévenir une explosion des cas... Dans les quartiers pauvres de Nairobi, la capitale du Kenya, la campagne de dépistage bat son plein. La ville, principal foyer de contamination, vit coupée du reste du pays. Et la situation est devenue critique pour les plus précaires. Monica Wairimu vit dans le quartier de Kawangware et son quotidien est de plus en plus difficile.
« Les enfants sont devenus un fardeau »
« Ces jours-ci, je vends un quart de ce que je vends habituellement, confie Monica. Le virus complique tout. Je n'arrive pas à payer mon loyer et les enfants sont devenus un fardeau à cause de cette maladie. Maintenant que j'ai été testée, j'espère que si le résultat est négatif, les choses commenceront à aller mieux. »
Mais l'un des pays d'Afrique qui inquiète le plus l'OMS est la Somalie. Officiellement, Mogadiscio compte 500 cas de contamination. En réalité, impossible à dire. Les tests manquent, et le pays, accablé par la guerre, le choléra, le paludisme et les invasions de criquets, est une bombe à retardement sanitaire.
La Somalie, une bombe à retardement sanitaire
00.55 Halima Abdia Mumin, resident at Jawle 2 camp for IDF:
« Nous sommes les uns sur les autres, raconte Halima Abdia Mumin, qui vit dans le camp de réfugiés Jawle 2. On dort à plusieurs sur le même matelas. À certains endroits, deux ou trois familles vivent ensemble dans un abri. Le camp est saturé. Et quand on entend les nouvelles sur la pandémie, on se dit qu'on ne pourra pas y échapper. »
Si autant de réfugiés vivent entassés dans les camps, c'est parce que le pays est en guerre depuis des années. Une grande partie de la Somalie, aux mains des Shebab, échappe au contrôle de l'État.