Le Parlement européen demande des sanctions contre le gouvernement hongrois

La Hongrie est une nouvelle fois pointée du doigt. Le Parlement européen demande aux institutions de l’UE d’agir afin de protéger l’Etat de droit dans le pays. Les eurodéputés estiment que les mesures d’urgence illimitées dans le temps sont contraires aux valeurs de l’Union.
"La démocratie est morte en Hongrie sous l’action de Viktor Orban et de ses acolytes", s’emporte la députée libérale Sophie in’t Veld. La Néerlandaise demande la suspension des paiements à Budapest. "Le meurtre de la démocratie ne devrait pas être financé par l’argent des contribuables européens", insiste-t-elle.
Comme de nombreux Etats membres, la Hongrie a adopté des mesures d’urgence pour faire face au coronavirus. Cette loi renforce le pouvoir du gouvernement. Mais les opposants et les voix critiques craignent que ces nouveaux outils accentuent plus encore l’autorité de Viktor Orban et qu’ils réduisent au silence toute forme de contestation.
Les partisans du Premier ministre hongrois rétorquent que ce texte répond aux standards européens. "La Commission européenne n’a trouvé aucune violation juridique dans cette loi d’urgence", souligne l’eurodéputé Andor Deli (PPE).
La Commission européenne surveille la mise en œuvre de ce texte. Pour le moment elle ne trouve aucune raison pour intervenir . La vice-présidente de l’institution chargée des Valeurs et de la Transparence, Vera Jourova, souligne que ses services évaluent quotidiennement la situation. Mais il n’est pas question d’aller plus loin pour le moment, "nous n’allons pas ouvrir pour l’instant de procédure d’infraction contre la Hongrie. Nous surveillons attentivement toutes les mesures", ajoute la responsable tchèque.
La ministre hongroise de la Justice souhaitait participer au débat ce jeudi dans l’hémicycle. Mais le président du Parlement a refusé. David Sassoli a fait valoir que pour un tel échange il aurait fallu la venue du Premier ministre en personne.