France : plus de 8 milliards d'euros pour soutenir la filière automobile face à la pandémie

Ligne de montage de la Renault Zoé électrique dans l'usine de Flins, le 6 mai 2020.
Ligne de montage de la Renault Zoé électrique dans l'usine de Flins, le 6 mai 2020. Tous droits réservés MARTIN BUREAU/AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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Le président français a dévoilé un plan destiné à aider le secteur automobile particulièrement touché par les conséquences économiques de la pandémie de Coivid-19, en faisant une place prépondérante aux véhicules propres.

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Les voyants sont au rouge pour le secteur automobile français. Emmanuel Macron a présenté un plan de soutien massif à la filière automobile ébranlée par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et durement touchée après deux mois de confinement.

Le président français a ainsi détaillé ce mardi les principales mesures de ce dispositif d'aide, doté de plus de 8 milliards d'euros, où une attention toute particulière a été accordée aux véhicules électriques et hybrides.

Lors de son discours prononcé dans l'usine de l'équipementier Valéo à Etaples, dans le nord de l'Hexagone, Emmanuel Macron a déclaré vouloir "faire de la France le premier pays producteur de véhicules propres d'Europe." Le chef de l'Etat a indiqué qu'un des objectifs de ce plan de "souveraineté et de transformation industrielle" sera de produire dans le pays plus d'un million de voitures électriques, hybrides-rechargeables et hybrides par an d'ici 2025.

Emmanuel Macron a listé plusieurs mesures concrètes comme le renforcement de l'aide à l'achat de voitures électriques et hybrides-rechargeables.

Dans les faits, les particuliers bénéficieront d'une réduction de 7 000 euros pour l'achat d'une voiture électrique ou de 2 000 euros pour un modèle hybride-rechargeable. Parallèlement, la prime à la casse sera elle aussi renforcée, mais elle ne concernera que 200 000 véhicules, neufs ou d'occasion, qui seront achetés à partir du 1er juin. Les incitations seront de 5 000 euros pour une voiture électrique et de 3 000€ pour un véhicule respectant les dernières normes européennes en matière de pollution.

Le président français a en outre affirmé que pour soutenir le développement des véhicules électriques dans l'Hexagone, 100 000 bornes de recharge seraient en fonction dans tout le pays dès 2021.

Autre illustration de la volonté de faire de l'électrique le principale axe de développement de l'industrie automobile française, Emmanuel Macron a indiqué que Renault a rejoint le programme européen de batterie, où était déjà présent PSA, l'autre grand constructeur français. L’objectif de ce projet baptisé European Battery Alliance (EBA) est de mettre en place une filière de développement et de productions en Europe pour ne plus dépendre des compagnies asiatiques qui ont pris une longueur d'avance dans le domaine. Plus de 80% des batteries utilisées par les voitures électriques européennes sont en effet fabriquées au Corée du Sud (LG, Samsung), en Chine (CATL) ou au Japon (Panasonic).

Le président a aussi annoncé des investissements et des subventions pour toute la filière, constructeurs et sous-traitants, pour permettre de prendre le virage d'une "industrie 4.0" qui permettra de relocaliser la production de ces véhicules à valeur ajoutée en France. Le président français s'est ainsi réjouit de l'engagement de Peugeot de produire la version électrique de son SUV 3008 sur son site historique de Sochaux.

Enfin, en revenant sur Renault, Emmanuel Macron a réclamé au constructeur que "l'ensemble des salariés (des sites) de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir" au sein du groupe et annoncé des négociations dès lundi avec le groupe, les syndicats et les élus locaux. Le prêt de 5 milliards d'euros garanti par l'Etat promis au constructeur "ne saurait être consenti avant que ces discussions", autour du ministre de l'Economie Bruno Le Maire "aboutissent", a ajouté le locataire de l'Elysée.

Plongeon des marchés automobiles européens et français

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l'an dernier. L'association des constructeurs européens (ACEA) a, lui, estimé, que la pandémie de Covid-19 a entraîné une perte de production de pratiquement 2,5 millions de véhicules sur l'ensemble du Vieux Continent. Sur les quatre premiers mois de l'année, les ventes en Europe ont ainsi chuté de plus de 38% selon cette même source.

Plus spécifiquement dans l'Hexagone, les ventes d'automobiles neuves se sont littéralement écroulées. En raison du confinement, les espaces de ventes des marques automobiles ont baissé le rideau le 17 mars et les portes sont restées closes jusqu'au 11 mai. Ainsi, la baisse a été de 72,2% en mars et 88,8% en avril selon les données du Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA). Le secteur automobile pèse en France 400 000 emplois industriels directs et 900 000 avec les services.

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