La France se met franchement au vert, les écologistes s'emparent de grandes villes comme Lyon

Grégory Doucet, candidat écologiste EELV, à la sortie de son vote à Lyon, le 28 juin 2020
Grégory Doucet, candidat écologiste EELV, à la sortie de son vote à Lyon, le 28 juin 2020 Tous droits réservés AP Photo/Laurent Cipriani
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Par Joël Chatreau
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Le parti Europe Ecologie Les Verts installe des maires à Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Annecy, Besançon, Tours, Poitiers...

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Est-ce pour respirer un air plus sain en ville après l'enfermement du confinement durant une crise sanitaire traumatisante ? Est-ce parce que le climat est sans cesse plus chamboulé sur notre planète, sans que les autorités nationales comme locales ne mettent concrètement en oeuvre des mesures pour tenter d'apaiser le phénomène ? Toujours est-il que les Français ont décidé de se mettre "au vert" lors du second tour des élections municipales qui s'est déroulé dimanche 28 juin. 

Et ils ne l'ont pas affirmé timidement mais franchement : le parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), associé à un regroupement de gauche unie, a fait une razzia sur un bon nombre de grandes villes et villes moyennes, dont certaines hautement symboliques.

Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Annecy, Besançon, Tours, Poitiers... elles vont toutes être dirigées par des maires écologistes, c'est une marée verte historique. 

A Lyon :

EELV a même fait d'un vote deux coups : Grégory Doucet a remporté l'Hôtel de Ville, en se payant le luxe d'écraser Yann Cucherat, représentant du maire sortant pourtant bien installé, Gérard Collomb ; Bruno Bernard s'est pour sa part offert la métropole, qui est le véritable siège du pouvoir.

A Bordeaux :

Dans la ville longtemps acquise à l'ancien Premier ministre de droite, Alain Juppé, Pierre Hurmic a réalisé un exploit en battant le maire sortant, Nicolas Florian, du parti Les Républicains (LR), en plus soutenu par le mouvement présidentiel La République En Marche (LREM). Les rives de la Garonne en ont presque tremblé puisque cela faisait 73 ans que la prestigieuse capitale du vin était détenue par la droite.

A Strasbourg :

Jeanne Barseghian a réduit en miettes son concurrent, Alain Fontanel, avec environ huit points d'avance. Un défi brillamment relevé car les écologistes se méfiaient de l'alliance de dernière minute passée entre LR et LREM, surtout qu'ils n'avaient pas d'accord avec l'ancienne maire socialiste, Catherine Trautmann.

A Marseille :

En revanche, la réussite des écologistes est moins claire dans la cité phocéenne. Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, a revendiqué une "victoire relative". Sa rivale du parti Les Républicains, Martine Vassal, affirme qu'il n'y a "pas de majorité à Marseille", elle promet une confrontation lors de l'élection du maire par le conseil municipal vendredi prochain.

"Une écologie concrète (...) qui propose des solutions"

Le député européen Yannick Jadot, qui était tête de liste EELV aux dernières élections européennes, a donné son explication sur le succès général des Verts :

Ce qui a gagné, c'est la volonté d'une écologie concrète, en action, qui propose des solutions sur les déplacements, le logement, l'alimentation, comment retisser l'économie locale

Une capitale déjà un peu verte

Et puis à Paris, la maire socialiste sortante, Anne Hidalgo, a été largement réélue face à son adversaire de droite, Rachida Dati, mais - c'est très significatif - après avoir proposé elle-même dans sa campagne un programme résolument écologiste en accord avec ses partenaires d'EELV; ces derniers font partie de sa majorité.

Ce passage au vert spectaculaire de municipalités importantes rend l'échec de La République En Marche du président - aucune grande ville remportée - encore plus cuisant. De quoi faire réfléchir Emmanuel Macron alors qu'il reçoit ce lundi au palais de l'Elysée les membres de la Convention citoyenne sur le climat à qui il a promis d'apporter des "réponses fortes (...) à la hauteur des enjeux et des attentes".

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