Une patrouille écologique nettoie les profondeurs d'un fleuve et remonte une variété d'objets jetés

Une pile de vélos retrouvée au fond du Rhône à Lyon
Une pile de vélos retrouvée au fond du Rhône à Lyon Tous droits réservés Euronews
Tous droits réservés Euronews
Par Guillaume Petit
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Cette patrouille fluviale écologique remonte vélos, trottinettes, caddys, plastique et bien d'autres objets des profondeurs du Rhône pour sensibiliser à la pollution des fleuves et des mers.

PUBLICITÉ

A Lyon, une patrouille fluviale écologique se lance dans le nettoyage des profondeurs du Rhône pour remonter à la surface vélos, trottinettes, plastiques et autres détritus jetés dans l'eau, et qui viennent polluer à terme les mers. Reportage de Guillaume Petit.

C’est une promenade sur le Rhône qui vous emmène de l’autre côté du miroir de l'eau. Et le reflet n’est pas toujours flatteur. Bouteilles d’air compressées, combinaisons et palmes prêtes à être enfilées : ce dimanche matin, sur les quais du Rhône, à Lyon, en France, ils sont une douzaine de plongeurs aguerris à s’être équipés.

Prêts pour une expédition dans les eaux d'un des plus grands fleuves de France, à la rencontre d’espèces en voie d’expansion et loin d’être méconnues : les détritus, le plastique, et des objets lourds en tout genre jetés par des habitants, souvent la nuit.

L'association ODYSSEUS 3.1, composée de bénévoles, a décidé de mener des patrouilles sur le Rhône chaque weekend cet été, pour nettoyer le fleuve et sensibiliser les habitants de la ville et au-delà à la pollution.

"On veut montrer aux gens que tout ce qu’ils ont autour d’eux peut être nettoyé et protégé et que si chacun y met du sien on aura de meilleurs résultats, une nature plus jolie, et la faune et la flore qui vont revenir en ville", explique Cédric, qui a l'habitude de plonger aux Antilles.

10 heures. Les premiers plongeons, aux abords des quais pour commencer. Les plongeurs s'élancent. Et très vite, les premiers objets sont sortis de l’eau : des barrières, des trottinettes, des vélos, qui semblent avoir passé une éternité sous l'eau… Le tout sous la surveillance de deux sapeurs-pompiers, qui ont localisé les zones où se trouvent des objets à des profondeurs qui vont de 7 à 17 mètres par endroits.

Un bateau appartenant à l'association surveille dans l'espace où la navigation et la plongée ont été autorisées, et pour venir en aide si des objets trop lourds seraient difficiles à sortir de l'eau. Et il y a de quoi faire… Les plongeurs sont notamment tombés sur une montagne de vélos en libre service. Mais le courant rend la tâche plus compliquée.

"Désolant"

Au fil des heures, les objets jetés du Rhône retrouvent la lumière. Bennes à ordures, panneaux de signalisation, et même des caddys de courses... : tous ces objets et mobilier urbain accumulés au fil des ans polluaient le fond du Rhône, qui se jette ensuite dans la Méditerranée.

"C’est désolant", explique ce passant, consterné. "Il y encore des gens qui balancent des trottinettes électriques ou des chariots dans le fleuve, ça témoigne d’un manque de civisme énorme", explique un autre.

Mais pour Lionel, le fondateur de l’association, si prise de conscience il y a, celle-ci prendra encore du temps à produire des effets. "Les fleuves sont un peu les veines qui amènent aux mers, Lyon est une ville d’eau : on a un fleuve et une rivière, le Rhône est le 2ème affluent de la Méditerranée après le Nil. Ces cours d’eau sont magnifiques et c’est à nous de les protéger. Et tant que des gens jetteront, il y aura des hommes et des femmes comme nous qui ramasseront, en espérant que leurs enfants seront un jour dans notre équipe", explique-t-il au micro d'euronews.

Une mission de taille car 80% des plastiques qui arrivent en mer proviennent de la terre et transitent par les fleuves. Des matières dont les composants sont nocifs pour les poissons et constituent un nouvel habitant pour des bactéries et virus.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

France : que va devenir le village de Fessenheim après la fermeture de la centrale nucléaire ?

Après le confinement, le retour en force de la pollution à Paris

Après la pandémie de coronavirus, une planète plus verte ?