Quelles sont les villes ou régions qui ont déjà mis en place cette règle en Europe ? A-t-elle vraiment une utilité ? Nous avons posé la question à un infectiologue français.
Le port du masque va-t-il et doit-il devenir extérieur dans tous les lieux publics extérieurs ? Plus de 1 000 communes en France ont déjà décidé d'appliquer cette règle, dans certaines zones ou partout. C'est le cas de nombreuses grandes villes qui le font par mesure de précaution : Lille, dans certaines zones, mais aussi Nice et Toulouse.
Ce sera aussi le cas dans trois secteurs et à certaines heures à Marseille à partir de ce samedi. C'est aussi déjà le cas dans de nombreuses stations balnéaires et lieux touristiques très fréquentés en France : Deauville, Saint-Tropez, Annecy, le Mont Saint Michel. Cela pourrait être aussi bientôt le cas dans certaines zones de la capitale, Paris.
Mais que font nos voisins européens ? Sommes nous les seuls à appliquer le port du masque obligatoire dans les lieux publics ouverts ? En Espagne le masque est obligatoire à des degrés divers, partout, et donc dans les rues, lorsque la distance d'1,5 mètre ne peut être respectée. Sauf aux Canaries.
En Italie, Capri a mis en place ce port obligatoire du masque à l'extérieur en soirée, face à la crainte que l'afflux de touristes puisse conduire à une recrudescence de la pandémie. Règle similaire sur l'île de Madère au Portugal, mais aussi dans les zones les plus bondées de Rotterdam et d'Amsterdam, aux Pays-Bas. En revanche, en Allemagne, le masque n'est obligatoire que dans les transports publics, les magasins et dans les écoles.
Beaucoup se demandent dans quelles conditions le port du masque à l'extérieur est utile à l'extérieur ? Euronews a posé la question à Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré, en région parisienne. "Aujourd'hui, on a très peu de données scientifiques (sur le port du masque en extérieur)", souligne-t-il.
"Ce qui est sûr, c'est qu'en extérieur, lorsqu'on ne peut pas respecter la distanciation sociale, le principe de précaution veut que l'on porte le masque pour limiter au maximum ce risque de transmission lorsqu'on est dans une foule massée, par exemple, dans un attroupement, ou dans une petite ruelle avec beaucoup de boutiques commerçantes. C'est une situation où il y a un risque qui existe et qui n'est pas nul", explique Benjamin Davido sur le plateau d'euronews.
"Dans des zones où il y a une grande place, des grands parcs ou des grands jardins, où on peut respecter la distanciation sociale, il n'y a aucun risque. Aujourd'hui, on n'a pas de preuve scientifique, on a des suspicions sur éventuellement des rares contaminations aéroportées. Mais la plupart des contaminations se font en milieu intérieur, en milieu confiné. Aujourd'hui, très clairement, ce qui se passe en France, c'est qu'il y a eu à un moment donné un relâchement. D'ailleurs, on a vu d'autres virus que le covid-19 se transmettre, comme des rhinovirus ou d'autres virus respiratoires, parce que les gens avaient oublié le port du masque, y compris en intérieur", ajoute cet infectiologue.
Mais la prudence est de mise. L'Agence régionale de santé de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a relevé le niveau de vigilance des Bouches-du-Rhône de "limité" à "modéré" face aux premiers signes d'une reprise de l'épidémie et à un "relâchement des comportements constaté pendant la période estivale". En France, le nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 a augmenté de plus de 30 % en une semaine.