Au Liban, le Hezbollah « ouvert » à un nouveau pacte politique

Emmanuel Macron s'y était engagé lors de sa venue à Beyrouth à la rencontre d'une foule folle de désespoir : il allait pousser la classe politique libanaise à une refonte de son système sclérosé. C'était deux jours seulement après l'explosion meurtrière du port…
« Je vais leur proposer un nouveau pacte politique cet après-midi, et je reviendrai pour le 1er septembre », avait assuré le président français.
Nouvelle visite, mais pour quelles attentes ?
Ce lundi, nouvelle visite donc. Mais la classe politique libanaise, si soucieuse de pérenniser un système confessionnel qui sert ses intérêts, serait-elle prête à tout remettre à plat ? Le chef du très puissant Hezbollah chiite joue en tout cas la conciliation, mais en restant très évasif.
« Je voudrais dire aujourd'hui que nous sommes ouverts à toute discussion constructive sur ce sujet, à savoir la constitution d'un nouveau pacte politique, a annoncé Hassan Nasrallah dans une allocution. Mais nous avons une condition : ce dialogue doit être conduit avec l'accord de toutes les parties libanaises. Si des personnes redoutent d'avoir cette discussion sur un nouveau pacte politique, nous devrons respecter ces craintes. »
Un pays à la dérive, dirigé par une oligarchie "confessionnelle"
L'explosion meurtrière du 4 août, qui a coûté la vie à 188 personnes, n'a fait que confirmer l'immobilisme du pouvoir dans un pays qui n'en finit plus de sombrer dans la crise. Une crise financière, politique, sociale et désormais humanitaire. La colère n'a abouti qu'à la démission du gouvernement mais pas à la moindre réforme de fond.
Selon le système politique libanais, toutes les responsabilités sont partagées entre les différentes confessions. Ainsi, le premier ministre doit être un musulman sunnite, le président un chrétien maronite et le président de la chambre des députés un musulman chiite. Or ce système a assis un pouvoir oligarchique rongé par le clientélisme et la corruption.