Sur l'île grecque de Lesbos, les migrants évacués vers un nouveau camp "provisoire"

Sur l'île grecque de Lesbos, les migrants évacués vers un nouveau camp "provisoire"
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Par euronews avec AFP
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La police grecque a commencé jeudi à évacuer une partie des milliers de réfugiés jetés à la rue par l'incendie de Moria vers un nouveau camp "provisoire" ont promis l'ONU et Athènes, qui ont évoqué Pâques comme date butoir pour quitter l'île.

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Opération évacuation sur l'île grecque de Lesbos. Plus d'une semaine après l'incendie qui a ravagé le camp de Moria, les autorités grecques ont commencé ce jeudi à évacuer une partie des milliers de réfugiés qui sont à la rue, vers un nouveau camp provisoire.

Beaucoup refusaient pourtant de s'y rendre, par crainte de conditions déplorables et surtout d'être bloqués pendant des mois.

"Les migrants sont transférés de la rue à la nouvelle structure, de l'abandon à la prise de soins, des risques sanitaires au contrôle de la santé publique", s'est félicité le ministre de la Protection du citoyen Michalis Chryssohoïdis présent lors de l'opération.

Une solution qui reste provisoire. Car à terme, le gouvernement grec souhaite vider l'île de Lesbos des migrants qui s'y trouvent.

"Environ 70 femmes policiers équipées de combinaisons de protection sont arrivées tôt ce matin dans les rues de Moria pour expliquer aux réfugiés et aux migrants qu'ils n'ont aucune raison de rester ici", explique le correspondant d'euronews Apostolos Staikos sur place.

"Cela semble avoir été efficace pour beaucoup d'entre eux. 450 migrants sont venus s'enregistrer au camp de Kara Tepe, en plus des 250 qui le sont déjà. Pour pouvoir y être hébergé, tout le monde doit être testé pour le Covid-19, et 56 cas positifs ont d'ailleurs déjà été isolés. En tout, 1800 réfugiés et migrants se trouvent aujourd'hui dans ce nouveau camp et les autorités grecques ont l'intention d'en accueillir 3 000 de plus. A terme donc, 5000 personnes auront un toit, des soins médicaux, et de quoi manger et se laver", souligne-t-il.

Médecins sans frontières, qui a ouvert une clinique d'urgence dans cette zone, s'est vu interdire l'accès dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que des rumeurs d'évacuation couraient, a indiqué l'ONG à l'AFP. Mais en fin matinée, la clinique a été autorisée à rouvrir, selon un communiqué de l'ONG.

Le camp de Moria, le plus grand d'Europe, mis en place il y a cinq ans au pic de la crise migratoire et décrié par de nombreuses ONG pour ses conditions sordides, a été entièrement détruit par l'incendie, prémédité selon les autorités grecques. Six jeunes migrants afghans ont été arrêtés, dont quatre ont été mis en examen pour "incendie volontaire".

Les autorités grecques et l'ONU construisent depuis samedi un nouveau camp à partir duquel, assurent-ils, les procédures d'asile pourront reprendre.

Mais de nombreux réfugiés ont refusé de s'y installer, par crainte de se voir de nouveau coincés pendant des mois dans l'attente d'un éventuel transfert vers le continent grec, ou un autre pays européen.

Poussés par l'épuisement d'une semaine à la rue sous un soleil de plomb, sans sanitaires, un mouvement a fini par s'amorcer vers le nouveau camp, où plusieurs centaines de migrants se sont installés mercredi, selon des humanitaires.

Mercredi soir, 1 000 tentes, pouvant chacune accueillir 8 à 10 personnes, y étaient érigées. Des tentes médicales doivent encore être dressées, et deux zones de quarantaine sont prévues alors que quelques dizaines de cas de Covid ont été détectés - mais pour l'heure sans gravité.

L'objectif de ce nouveau camp est que les réfugiés "puissent progressivement, et dans le calme, quitter l'île pour Athènes" ou "être réinstallés ailleurs", a indiqué mercredi le représentant en Grèce du Haut commissariat de l'ONU aux Réfugiés en Grèce, Philippe Leclerc, qui a visité Lesbos.

Michalis Chrysochoidis a estimé de son côté que "la moitié" des exilés pourrait quitter Lesbos "d'ici Noël" et "les autres d'ici Pâques".

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