Covid-19 : à Londres, le couvre-feu instauré pour freiner l'épidémie agace

Un bar à Londres
Un bar à Londres Tous droits réservés Alberto Pezzali/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
Tous droits réservés Alberto Pezzali/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
Par Julien Pavy avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

22 heures a sonné dans le centre-ville de Londres. L'heure à laquelle pubs, bars et restaurants doivent désormais fermer dans la capitale britannique. Un crève-cœur pour les clients, une épine dans le pied pour les gérants.

PUBLICITÉ

22 heures a sonné dans le centre-ville de Londres. L'heure à laquelle pubs, bars et restaurants doivent désormais fermer dans la capitale britannique pour freiner l'épidémie de coronavirus. Un crève-cœur pour les clients, obligés de rentrer chez eux plus tôt, et une épine dans le pied pour les gérants qui voient leur chiffre d'affaires baisser.

"C'est ridicule"

Gianluca Barbagallo tient un bar dans le West End. Il ne comprend pas cette mesure : "C'est ridicule. Fermer à 22 heures au lieu de minuit, cela ne va pas changer grand chose. C'est pareil pour les groupes. Les plus grands que nous accueillons habituellement sont de huit personnes, maintenant c'est six maximum."

Fermer à 22 heures au lieu de minuit, cela ne va pas changer grand chose.
Gianluca
Gérant de bar

Fermeture à 22 heures, des groupes de 6 maximum

Comme d'autres pays en Europe, le Royaume-uni fait face à un rebond épidémique avec près de 7 000 nouvelles contaminations enregistrées vendredi en l'espace de 24 heures. D'où ces nouvelles restrictions qui laissent ces Britanniques sceptiques :

"L'idée était plutôt bonne, mais à 22 heures c'est la pagaille maintenant. On ne trouve plus de Uber, on n'arrive pas à rentrer dans le métro", dit une femme.

"Les gens commencent leur soirée plus tôt. Et à dix heures, quand ça ferme, c'est le désordre dans les rues", ajoute un homme à une table.

"Nous avons besoin d'un cadre, tempère une cliente. Par rapport à d'autres pays, l’Angleterre manque d'organisation et de réactivité."

L'idée était plutôt bonne, mais à 22 heures c'est la pagaille maintenant. On ne trouve plus de Uber, on n'arrive pas à rentrer dans le métro
Une cliente de bar

Des restrictions contre-productives ?

Ces nouvelles mesures - le couvre-feu, des groupes de six personnes maximum - visent à contrôler la propagation du virus. La question est de savoir si elles seront efficaces. Des scientifiques et le maire de Londres pensent qu'elles n'auront aucun effet :

"Le gouvernement a tort, estime le virologue Gary Mclean. On risque d'assister au contraire à une recrudescence du nombre de cas. On va avoir un hiver terrible."

"On voit trop trop de gens à dix heures quitter les pubs, les bars et les restaurants, souligne pour sa part le maire de Londres, Sadiq Khan. Il faut que le gouvernement ait l'humilité de dire que cette mesure ne fonctionne pas. Il faut revoir ces restrictions."

On risque d'assister au contraire à une recrudescence du nombre de cas. On va avoir un hiver terrible.
Gary Mclean
Virologue

Le métro de Londres à 22 heures ressemble à une heure de pointe à la fin d'une journée de travail. On y voit des gens sans masque et sans distanciation sociale...

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

En Espagne, la ministre du Travail veut fermer les restaurants une heure plus tôt

A Venise, le combat permanent pour restaurer la basilique Saint-Marc, rongée par le sel

Allemagne: 12 000 restaurants menacés de fermeture à cause de la hausse de la TVA