Des femmes ont manifesté à Alger pour dire leur indignation mais elles ont rapidement été dispersées. La victime de 19 ans avait porté plainte pour viol il y a quatre ans comme l'homme qui l'a tuée.
Elles voulaient briser le silence mais la police les a bien vite dispersées. À Alger, une centaine de femmes se sont rassemblées pour dire leur émoi et leur colère après un nouveau féminicide. Il y a quelques jours, le corps de Chaïma a été retrouvé, après la disparition de la jeune fille de 19 ans. Battue, violée et brûlée vive par un homme contre lequel elle avait déjà porté plainte pour viol en 2016, elle est devenu un symbole de plus de l'indifférence face aux violences faites aux femmes en Algérie.
« Le gouvernement ne propose pas de centre d'hébergement ou de mécanisme pour protéger les victimes de leurs tortionnaires, il dit qu'il y a des lois mais, en réalité, on demande aux femmes de pardonner à leurs agresseurs, que ce soient leur frère, leur père ou qui que ce soit d'autre, s'insurge Amel, une jeune manifestante. Des femmes déposent plainte et attendent trois ou quatre ans pour que l'affaire soit traitée et qu'un jugement soit rendu. Ce sont des conditions inacceptables. L'Algérie est le pays des Algériens et des Algériennes. »
« J'aime être optimiste mais aujourd'hui je vois que nous n'avons pas été suffisamment nombreuses, ni nombreux, parce que c'est une question d'hommes et de femmes, de façon égalitaire, martèle Adila Bendimerad, comédienne. C'est notre problème à tous, je crois qu'on va encore mourir, être violées et frappées. »
L'affaire a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et des appels au rétablissement de la peine de mort. Mais c'est avant tout à un changement de mentalité qu'appellent ces femmes.
Des appels à manifester avaient aussi été lancés dans d'autres villes. À Oran, la police a empêché le rassemblement et une vingtaine de personnes ont été arrêtées.