Une partie d’échec politique complexe entre l’Union européenne et Ankara

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Par Euronews
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L’UE dit vouloir parler d’une seule voix avec la Turquie mais les intérêts différents des Etats membres rendent cette posture fragile face à un partenaire stratégique.

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Les difficultés entre l'Union européenne et la Turquie connaissent un nouveau pic. Les attaques personnelles du président turc s'interrogeant sur la "santé mentale" du président français soufflent sur des braises déjà brûlantes. 

Ankara est pointée du doigt par les 27 pour ses activités de forage illégales en Méditerranée orientale. Les Etats membres lancent donc un nouvel avertissement aux autorités turques sans toutefois prendre pour le moment de mesure. Des voix se font plus nombreuses en Europe pour employer le levier commercial afin de faire pression sur la Turquie.

Pour la droite européenne, l'UE doit parler d'une seule voix avec son partenaire malgré les nombreux intérêts nationaux. "Ce n'est pas une question uniquement grecque, chypriote ou française, c'est une question européenne qui est sur la table. C'est pourquoi nous devons, tous ensemble, répondre à ces attaques contre l'Union européenne", insiste le leader du PPE au Parlement européen Manfred Weber.

Toutefois les opinions sont nombreuses et parfois discordantes en Europe. Les Etats membres ont différents intérêts économiques avec la Turquie en terme de commerce, d'investissement, de services bancaires mais aussi concernant les ventes d'armes. La Grèce a demandé à l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie de suspendre les licences accordées à la Turquie soulignant qu'elles pouvaient être employées contre les Etats membres. Paris, Madrid, Rome et Berlin sont les principaux exportateurs européens d'armes à destination de la Turquie. La France a de son côté mis en place depuis un an un embargo partiel. 

Mais de nombreux diplomates soulignent le rôle stratégique de la Turquie en matière de migration et appellent donc à maintenir les canaux de communication. "Pour notre crédibilité nous devons agir maintenant, les mots ne suffisent plus et nous devons employer notre puissance économique", insiste Manfred Weber. Les 27 ont laissé à Ankara jusqu'au mois de décembre la possibilité d'engager un dialogue positif. Mais le président turc semble avoir choisi une stratégie de tension.

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