A une semaine de l'élection présidentielle américaine, le président Trump et le candidat démocrate Joe Biden tracent des voies radicalement différentes pour sortir de la crise sanitaire.
A une semaine de l'élection présidentielle américaine, le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden ont tracé mardi des voies radicalement différentes pour sortir de la crise sanitaire, le républicain continuant de minimiser la pandémie qui pourtant repart à la hausse comme en Europe.
"Il veut tous vous enfermer de nouveau", a dit Donald Trump devant une foule compacte de centaines de partisans dans le Michigan, l'un des États qui lui a apporté la victoire en 2016. "Cette élection est un choix entre une super-reprise Trump ou une dépression Biden".
Record de votes par anticipation
Alors que 67 des plus de 230 millions d'électeurs américains ont déjà voté par anticipation (un tiers en personne et deux tiers par courrier), un record historique, le temps presse pour que Donald Trump suscite un retournement de tendance.
De Washington à Las Vegas, en passant par le Michigan, le Wisconsin et le Nebraska, c'est donc lui qui avait la journée de meetings la plus dense.
Son rival s'est contenté lui d'un seul État, celui de Géorgie, dans le Sud conservateur où encore récemment personne n'aurait envisagé que M. Trump puisse être battu.
Là, il s'est inscrit dans la lignée d'un illustre président démocrate de temps de guerre, Franklin Roosevelt (1933-1945), à Warm Springs, où l'ancien dirigeant paralysé des jambes par la polio se rendait pour ses "eaux thérapeutiques".
"Nous pouvons contrôler le virus, et nous le ferons", a lancé Joe Biden, exploitant à fond la petite phrase du chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows, qui avait dit au cours du week-end : "Nous n'allons pas contrôler la pandémie, nous allons contrôler le fait qu'on puisse avoir des vaccins".
Obama actif
L'ancien président Obama est de retour sur les estrades pour la dernière ligne droite afin d'aider son ancien numéro deux, et il a repris mardi son réquisitoire cinglant contre le milliardaire, qu'il juge nombriliste et incompétent.
Il a de nouveau agité le spectre d'une répétition de l'élection de 2016, quand Hillary Clinton, en avance dans les sondages, avait finalement perdu à la surprise générale.
"La dernière fois, nous nous sommes reposés sur nos lauriers. Les gens ont été un peu paresseux, ils croyaient que c'était gagné d'avance, et regardez ce qu'il s'est passé", a dit Barack Obama à Orlando en Floride, dans un nouveau meeting "drive-in", où les participants étaient en voiture.
Trump revigoré ?
Le milliardaire républicain peut se prévaloir d'une indéniable victoire politique lundi : la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis a été confirmée par le Sénat.
L'institution tranche les grandes questions de société aux États-Unis, et aura aussi le dernier mot en cas de litige électoral, une éventualité qui soulève des inquiétudes tant le président veut accréditer la thèse infondée d'un scrutin déjà entaché de fraudes à grande échelle, du fait de l'importance prise par le vote par correspondance.
La dernière semaine de campagne pourrait voir revenir en force une question qui taraude la société américaine : celle des brutalités policières et du racisme, qui agite le pays depuis la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis.
La ville de Philadelphie a été le théâtre dans la nuit de lundi à mardi d'une flambée de violence, après qu'un Afro-Américain de 27 ans, Walter Wallace, souffrant de problèmes psychologiques, a été abattu par des policiers, qui disent qu'il avait un couteau.
"Nous ne pouvons accepter dans ce pays qu'une crise psychiatrique se termine en décès", ont réagi Joe Biden et sa colistière Kamala Harris, tout en condamnant les pillages et les attaques contre des policiers.
De récents faits similaires, dénoncés par le mouvement Black Lives Matter ("Les vies des Noirs comptent"), ont suscité des réponses extrêmement contrastées de la part de MM. Biden et Trump, le premier promettant des mesures pour endiguer les injustices subies par les minorités raciales, le second condamnant un chaos selon lui orchestré par les démocrates.