Producteur de musique tabassé à Paris : les quatre policiers mis en examen, deux écroués

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Par Euronews  avec AFP
Michel Zecler tabassé par des policiers
Michel Zecler tabassé par des policiers   -  Tous droits réservés  AFP

Le parquet de Paris a mis en examen les quatre policiers accusés d'avoir tabassé Michel Zecler, un producteur de musique noir le 21 novembre dans le 17ème arrondissement de la capitale. Deux de ces agents des forces de l'ordre ont été placé en détention provisoire.  

Parmi ces quatre policiers mis en examen par un juge d'instruction, trois l'ont été pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique (PDAP)" et "faux en écriture publique", conformément aux réquisitions du parquet de Paris annoncées par le procureur de la République Rémy Heitz dimanche après-midi.

Le parquet avait requis la détention provisoire pour les trois premiers et un contrôle judiciaire pour le quatrième, mais le juge des libertés et de la détention en a écroué deux et laissé deux autres sous contrôle judiciaire. 

Violences volontaires en réunion

La scène avait été filmée par les caméras de vidéosurveillance d'un studio d'enregistrement où l'on voit pendant de longues minutes trois policiers porter des coups violents à l'individu puis un quatrième jeter une grenade lacrymogène.

Les fonctionnaires sont poursuivis des chefs de violences volontaires en réunion accompagnés de propos à caractère raciste ainsi que faux en écriture lors du procès verbal.

Le producteur de musique avait refusé de se soumettre à un contrôle d'identité motivé par le non port du masque et suspicion de produits stupéfiants.

Des policiers paniqués

Selon le Procureur de la République de Paris, Rémi Heitz, les policiers ont reconnu avoir agir ainsi sous "l'effet de la peur" :

"S'ils reconnaissaient lui avoir porté des coups, ils expliquaient ceci par l'attitude de ce dernier et les circonstances de l'interpellation. Ils indiquaient avoir été dans l'incapacité de maîtriser Monsieur Zecler qui se débattait et expliquaient les coups par la panique qui les avaient saisis dans ce local dont ils ne parvenaient pas à s'extraire en raison, tant de la résistance de l'intéressé, que de la configuration des lieux très exigus, et comprenant une autre porte conduisant au studio derrière laquelle se trouvaient les jeunes présents."

Ils indiquaient avoir été dans l'incapacité de maîtriser Monsieur Zecler qui se débattait et expliquaient les coups par la panique qui les avaient saisis dans ce local dont ils ne parvenaient pas à s'extraire.
Rémi Heitz
Procureur de la République de Paris

L'Elysée, qui a indiqué avoir appelé Michel Zecler, a dénoncé une "agression inacceptable" tout en réclamant une police "exemplaire".