L'affaire Michel Zecler agite la France, deux policiers écroués

Michel Zecler, 26 novembre 2020
Michel Zecler, 26 novembre 2020 Tous droits réservés AURORE MESENGE/AFP
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Par euronews avec AFP
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Deux policiers ont été mis sous les verrous et deux autres mis en examen dans l'enquête sur le tabassage du producteur de musique Michel Zecler. Cette affaire agite la classe politique française et conforte les détracteurs de la loi "sécurité globale".

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En France, quatre policiers ont été mis en examen et deux d'entre eux écroués dans l'information judiciaire ouverte sur le tabassage du producteur de musique Michel Zecler.

Parmi ces quatre policiers mis en examen par un juge d'instruction, trois l'ont été pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique (PDAP)" et "faux en écriture publique".

En garde à vue face à l'IGPN, la police des polices, les trois principaux mis en cause avaient fini "par admettre que les coups portés n'étaient pas justifiés et qu'ils avaient agi principalement sous l'effet de la peur". Ils ont invoqué "la panique" provoquée par le sentiment d'être coincés dans l'entrée du studio de musique de Michel Zecler, qui se débattait selon eux.

Ils ont en revanche nié "avoir tenu des propos racistes" alors que la victime assure qu'ils l'ont traité de "sale nègre", une insulte entendue également par "l'un des jeunes" présent dans le sous-sol du studio.

Selon le procureur de la République Rémy Heitz, "aucun incident particulier" n'avait jusqu'ici émaillé la carrière des quatre hommes, un brigadier et trois gardiens de la paix.

Le procureur a aussi rappelé que les policiers avaient dans un premier temps indiqué avoir contrôlé Michel Zecler pour "absence de port du masque" et en raison d'une "forte odeur de cannabis". Mais seuls "0,5 g d'herbe de cannabis" seront trouvés dans une sacoche plus tard.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a promis jeudi "la révocation" des policiers qui ont "sali l'uniforme de la République", "dès que les faits seront établis par la justice".

L'affaire a été qualifiée de "honte" par le président de la République Emmanuel Macron.

Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte. La France...

Posted by Emmanuel Macron on Friday, November 27, 2020

Un débat plus large

Cette affaire électrise en tout cas le débat autour des violences policières et de la loi "sécurité globale". Une loi qui a mobilisé des dizaines de milliers d'opposants dans toute la France samedi, 130 000 selon les autorités, 500 000 selon les organisateurs. C'est notamment l'article 24 qui est visé, article qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers.

L'avenir de cet article litigieux est désormais plus qu'incertain. Certes, il ne sera pas réécrit par une commission, tel que l'avait d'abord indiqué le Premier ministre Jean Castex, sur une proposition de Gérald Darmanin, et qui a suscité une bronca parlementaire.

Mais son enterrement est désormais évoqué à voix haute dans la majorité : "Moi, franchement, je ne suis fermée à rien: il nous est arrivé de modifier, supprimer des articles", a résumé dimanche la présidente LREM de la commission des Lois à l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, sur France Inter.

Le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, a pour sa part prévenu dans le JDD qu'il restait encore "des mois de travail" avant la finalisation de la proposition, qui doit être examinée par le Sénat et le Conseil constitutionnel.

En fin de journée ce lundi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin doit être interrogé par la Commission des lois de l’Assemblée nationale sur l'ensemble du texte de loi "sécurité globale."

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