Un premier groupe d'environ un millier de réfugiés a été transféré. Beaucoup disent être relocalisés contre leur gré sur cette île inhospitalière.
Escortés par la police bangladaise, ils partent pour un nouvel exil. Ils, ce sont des milliers de réfugiés rohingyas, que le Bangladesh va relocaliser sur une île. Les premiers ont embarqué à bord d'une vingtaine de bus, direction le port de Chittagong. Leur destination finale, c'est l'île de Bhasan Char, dans le golfe du Bengale, 52 km2 régulièrement exposée aux cyclones et aux inondations. À terme, le Bangladesh veut y transférer 100 000 rohingyas, officiellement tous volontaires, mais les récits des témoins sont tout autres :
« Ils forcent mon fils et sa famille à partir, se lamente une femme. Il ne voulait pas mais ils l'ont obligé. Je le vois sans doute pour la dernière fois. »
« Ils ont battu mon frère et lui ont cassé deux ou trois dents, raconte un jeune garçon_. Ils l'ont amené ici. Mon frère ne voulait pas aller sur l'île de Bhasan Char. Ils l'ont frappé et ils ont aussi amené mes nièces et ma belle-sœur ici la nuit dernière. »_
Des séparations déchirantes pour des familles qui ont déjà frôlé le pire : l'épuration ethnique menée à l'encontre de cette minorité musulmane en Birmanie par l'armée et des milices bouddhistes. Des massacres qui avaient conduit en 2017 à leur exode massif ver le Bangladesh voisin.