Dans le Haut-Karabakh, une frontière traverse désormais le village de Taghavard

Un panneau signalant le village arménien de Taghavard, dans le Haut-Karabakh, Lika Zakaryan via Euronews
Un panneau signalant le village arménien de Taghavard, dans le Haut-Karabakh, Lika Zakaryan via Euronews Tous droits réservés AP Photo
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Par Stephane HamalianEuronews avec Lika Zakaryan
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Reportage dans le Haut-Karabakh, où une frontière traverse désormais le village arménien de Taghavard.

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La guerre dans le Haut-Karabakh a eu pour conséquence de diviser en deux la localité arménienne de Taghavard. Si les Arméniens occupent toujours une partie du village, l'autre a été conquise par l'Azerbaïdjan.

Le conflit déclenché par Bakou a conduit au déplacement de 400 personnes de cette localité. Parmi elle, Susanna, qui est désormais réfugiée à Stepanakert, la capitale de l'Artsakh (nom arménien du Haut-Karabakh).

"Nous nous sommes réveillés, nous avons entendu qu'ils tiraient déjà sur le village, et nous n'avons pas eu le temps de prendre quoi que ce soit" raconte-t-elle.

"Nous sommes juste sortis avec les vêtements que nous avions. Quand nous avons appris qu'un accord de cessez-le-feu avait été signé, nous sommes retournés à Stepanakert. Maintenant, nous essayons de nous adapter un peu au fait que nous allons devoir rester ici" soupire-t-elle.

"Notre maison me manque, nos voisins, même les fleurs du jardin" déplore-t-elle.

Nous nous sentons à 30% en sécurité

Depuis la fin du conflit, les Arméniens qui sont revenus à Taghavard restent préoccupés. Le village, désormais coupé en deux, est traversé par une frontière de trente mètres, séparant les habitants des forces armées azerbaïdjanaises. Au milieu, trône un drapeau russe, la force d'interposition chargée de faire respecter le cessez-le-feu.

"Avant cette guerre, nous nous sentions à 98% en sécurité, mais maintenant nous nous sentons à 30% en sécurité" indique Samvel Atayan. Il est le premier à être rentré dans son village avec sa femme et ses enfants à l'issue de la guerre. "Je n'ai pas peur, j'ai vu tellement de choses dans ma vie" poursuit-il, "mais mes enfants ont peur. Je ne sais pas si c'est possible de vivre ici".

Pendant la guerre, les habitants du village défendaient leurs maisons, mais depuis, l'armée arménienne les a remplacés. La nouvelle frontière qui traverse le village inquiète les Arméniens, d'autant plus que leur cimetière est resté de l'autre côté, sous le contrôle de l'Azerbaïdjan.

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