La Russie et la Turquie vont poursuivre leur coopération militaire, malgré les sanctions américaines visant Ankara, un pays membre de l'Otan qui a acquis un système de défense antiaérienne russe, a affirmé mardi le chef de la diplomatie russe.
La Russie et la Turquie vont poursuivre leur coopération militaire, malgré les sanctions américaines visant Ankara, un pays membre de l'Otan qui a acquis un système de défense antiaérienne russe, a affirmé mardi le chef de la diplomatie russe.
L'acquisition en 2017 du système S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs Etats occidentaux. Les sanctions américaines n'ont été décidées que mi-décembre.
"Nous avons confirmé avec la Turquie notre objectif mutuel de développer notre coopération technique militaire", a dit Sergueï Lavrov, recevant son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.
Le responsable russe a souligné que le président Vladimir Poutine appréciait la détermination de la Turquie à "poursuivre la coopération dans ce domaine, malgré la pression illégitime de Washington".
Les Etats-Unis ont annoncé mi-décembre des sanctions contre la Turquie, interdisant désormais l'attribution de tout nouveau permis d'exportation d'armes à l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'armements et l'entrée sur le territoire américain à des dirigeants de cette entité.
Le président Recep Tayyip Erdogan y a vu une attaque contre la "souveraineté" de la Turquie.
"Nous ne renonçons pas à nos actions à cause de sanctions. Notre accord sur la livraison des S-400 est intervenu avant cette décision" de sanctionner la Turquie, a relevé M. Cavusoglu.
"Quel que soit le sujet, y compris le S-400, nous préférons régler les problèmes par le dialogue. Les Etats-Unis ont dit après les sanctions qu'ils étaient pour un dialogue", a-t-il ajouté, selon une traduction en russe de ses propos.
La Russie et la Turquie, bien que rivales sur de nombreux dossiers -Syrie, Libye, Caucase-, se targuent d'entretenir des relations constructives, notamment du fait des bons rapports entre MM. Poutine et Erdogan.
Le rapprochement russo-turc ces dernières années est vu d'un mauvais oeil en Occident, qui voit un membre de l'Otan s'armer auprès d'un rival géopolitique de premier plan.
M. Lavrov a insisté sur le fait que les "sanctions occidentales" n'influaient pas sur la relations entre deux pays "guidés par leurs intérêts nationaux".
La Turquie a fait savoir qu'elle allait utiliser le système S-400 sans l'intégrer au réseau de contrôle et de commandement de l'Otan.