Après Raphael Warnock, qui fait désormais partie de l'histoire politique des Etats-Unis en devenant le premier sénateur noir de ce grand Etat du Sud, le second démocrate en lice, Jon Ossoff, a revendiqué la victoire, sans que cela ne soit encore confirmé par les médias américains.
Le voeu le plus cher du président américain élu, Joe Biden, pourrait être exaucé bientôt, en ce tout début de la nouvelle année : la conquête du Sénat par son parti démocrate est en bonne voie, après une première victoire cruciale à l'élection sénatoriale partielle en Géorgie : plusieurs chaînes de télévision sur place ont annoncé mercredi matin que Raphael Warnock (en photo ci-dessous) a battu sa rivale républicaine Kelly Loeffler.
Le pasteur d'une église d'Atlanta - où le célèbre défenseur des droits civiques, Martin Luther King en personne, officiait déjà - entre ainsi dans l'histoire politique des Etats-Unis en devenant, à 51 ans, le premier sénateur noir du grand Etat du Sud, conservateur de très longue date.
Un probable coup double ?
Quant à l'autre candidat démocrate, le jeune Jon Ossoff, âgé de 33 ans, il se bat en duel contre le sortant républicain, David Perdue, et serait également en mesure de créer l'événement en l'emportant, mais les résultats toujours partiels du vote sont extrêmement serrés.
Les grand médias américains n'ont pas encore annoncé de vainqueur, mais Jon Ossoff, réalisateur de documentaire de profession, a revendiqué la victoire ce mercredi. Son adversaire n'a, lui, pas concédé sa défaite. Si la victoire de Jon Ossoff se confirme, il deviendrait, à 33 ans, le plus jeune sénateur démocrate depuis... Joe Biden (en 1973).
Un doublé gagnant serait la cerise sur le gâteau offert à Joe Biden, lui permettant de mettre la main sur la chambre haute et de contrôler tous les leviers du pouvoir à l'aube de son mandat de quatre ans ; la prestation de serment aura lieu le 20 janvier prochain.
Trump met la pression sur Pence
Dans un étonnant télescopage, le Congrès se réunira mercredi en début d'après-midi pour enregistrer formellement le vote des grands électeurs en faveur de Joe Biden.
L'issue de cette obligation constitutionnelle ne fait aucun doute : Joe Biden deviendra président.
Mais la croisade de Donald Trump, qui refuse toujours d'admettre sa défaite, donne à cette journée une tonalité particulière.
Si certains poids lourds républicains ont fini par admettre la victoire du démocrate, des dizaines d'autres parlementaires ont promis d'exprimer leurs objections mercredi, et de faire résonner les allégations de fraude au sein même du Capitole.
Donald Trump a de nouveau fait pression mardi sur son vice-président Mike Pence, auquel reviendra le rôle protocolaire de déclarer Joe Biden vainqueur.
"Le vice-président a le pouvoir de rejeter les grands électeurs choisis de façon frauduleuse", a tweeté le président. A tort.
Mike Pence présidera bien la séance conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat qui officialisera le vote de 306 grands électeurs en faveur de Joe Biden contre 232 pour Donald Trump.
Mais, selon la Constitution, son rôle consiste à "ouvrir" les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs. Seuls les élus peuvent contester les résultats dans certains Etats.
Reste que les injonctions présidentielles placent Mike Pence dans une position délicate, après trois ans et onze mois de loyaux services.
Joe Biden, lui, s'est largement gardé de commenter cette pression sans précédent autour d'une journée qui relève d'ordinaire d'une formalité. Ce mercredi, il a prévu de faire un discours... sur l'économie.
Des foules de partisans de Trump à Washington
Des milliers de partisans de Donald Trump ont convergé ce mercredi vers le centre de Washington pour une démonstration de force au moment où le Congrès doit certifier sa défaite à la présidentielle.
Bravant les consignes sanitaires, des hommes et femmes venus de tous les Etats-Unis se massaient sans masque dans les métros, marchant dans une capitale dont les vitrines étaient une fois de plus barricadées par crainte d'éventuels débordements.
Le président sortant encourage depuis des jours ses supporteurs à défiler dans la capitale pour cette journée qui sera "folle", a-t-il prévenu.
Donald Trump doit prendre la parole devant ses troupes à 11h (16h GMT) depuis l'Ellipse, esplanade située au sud de la Maison Blanche, et devrait répéter les accusations de fraudes qu'il martèle depuis deux mois sans en apporter la moindre preuve.