Coronavirus : masques FFP2, masques en tissu... Ce qu'il faut savoir pour se protéger

Des personnes portant des masques de protection FFP2 dans un centre commercial à Vienne, en Autriche, le 25 janvier 2021
Des personnes portant des masques de protection FFP2 dans un centre commercial à Vienne, en Autriche, le 25 janvier 2021 Tous droits réservés Ronald Zak/AP
Par Natalie Huet
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Quelles sont les différences entre masques en tissu et masques FFP2 ? Si les masques FFP sont plus protecteurs, pourquoi ne nous a-t-on pas dit de les porter auparavant ? Euronews répond à ces questions que se pose le grand public.

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Alors que de nouveaux variants du coronavirus se propagent à travers l'Europe, les autorités adaptent leurs conseils sur les types de protections faciales que les gens sont invités à porter.

En France, les autorités sanitaires ont averti que les masques en tissu faits à la main pourraient ne pas être suffisamment protecteurs contre les nouveaux variants. L'État allemand de Bavière, lui, exige désormais le port de masques FFP2 dans les transports publics et les magasins, et l'Autriche adopte ces mesures ce lundi 25 janvier.

Pour en savoir plus, Euronews s'est entretenue avec le docteur Simon Kolstoe, spécialiste en biochimie et maître de conférences à l'université de Portsmouth, au Royaume-Uni.

Quelles sont les différences entre masques en tissu et masques FFP2 ?

Selon le Dr Kolstoe, il est important de garder à l'esprit qu'il existe deux grands types de masques sur le marché.

D'une part, il existe des masques conçus pour vous empêcher de projeter des particules sur d'autres personnes via votre respiration. C'est le cas des masques en tissu (qu'ils soient cousus à la maison ou non) ou des masques chirurgicaux bleus et blancs. Si le porteur tousse ou éternue, la plupart des gouttelettes expulsées se coinceront dans ce genre de masque au lieu d'être respirées ou de se poser sur les personnes à proximité. Mais ils n'empêchent pas efficacement le porteur d'inhaler des aérosols contenant le coronavirus, beaucoup plus petites.

D'autre part, il y a aussi des masques qui servent d'équipement de protection individuelle : ils sont conçus pour empêcher le porteur de respirer des particules virales beaucoup plus petites. Ce sont les masques FFP, abréviation de "Filtering Face Piece", ou équipement facial filtrant.

En Europe, les masques FFP2 filtrent au moins 94 % des aérosols. Ils sont similaires aux masques N95, qui filtrent au moins 95 % des aérosols. Ce sont les types de masques que l'on voit souvent dans les établissements de soins et les laboratoires.

"Quiconque a travaillé dans ce genre d'environnement sait qu'il ne suffit pas de mettre un masque", avertit Simon Kolstoe. "Il y a aussi une formation spécifique, le port de gants, le port d'un équipement adéquat, le lavage des mains, une façon appropriée de manipuler les choses".

Le chercheur fait remarquer qu'il serait "déraisonnable" de s'attendre à ce que le public ait la même formation, ajoutant que l'utilisation des masques FFP2 dans les lieux publics ne sera pas nécessairement aussi efficace que dans les lieux professionnels.

Si les masques FFP sont plus protecteurs, pourquoi ne nous a-t-on pas dit de les porter auparavant ?

Au début de la pandémie, partout dans le monde les autorités ont craint que les soignants ne soient à court d'équipements de protection individuelle, et en particulier de masques FFP2.

Vu les faibles stocks disponibles, "on a conseillé au public de fabriquer ses propres masques ou de porter des alternatives, juste pour éviter une "concurrence" avec les personnes travaillant dans le secteur de la santé", explique le Dr Kolstoe.

Maintenant que davantage d'usines fabriquent de tels masques et qu'ils sont beaucoup plus largement disponibles, ces mêmes autorités ont commencé à encourager le public à les porter dans des contextes spécifiques.

Selon le Dr Kolstoe, il est sensé de faire porter un masque FFP2 dans les espaces confinés ou surpeuplés, même si ce masque n'est pas aussi efficace que s'il est utilisé comme dans un laboratoire avec une procédure sanitaire stricte : "Je pense que cela fera au moins une différence".

Qu'en est-il des masques FFP avec valves expiratoires ?

Les masques avec valves doivent être évités dans les lieux très fréquentés, explique le chercheur.

Certains masques comportent en effet des valves conçues pour filtrer l'air qui entre, mais pas celui qui sort. Certaines valves expulsent donc un air potentiellement contaminé, et qui peut infecter les personnes se tenant à proximité.

D'une manière plus générale, le Dr Kolstoe rappelle aussi l'importance des mesures sanitaires telles qu'éviter le plus possible les foules, les contacts proches et les espaces confinés pendant la pandémie.

Sources additionnelles • Traduction et adaptation : Thomas Seymat

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