Depuis août l'opposition biélorusse dénonce des élections présidentielles truquées. Sa leader en exil lance un vote en ligne pour réclamer des négociations avec le pouvoir, intraitable.
En visite dans une exploitation agricole près de Minsk, la capitale du Bélarus, le président Loukachenko s'est montré inhabituellement conciliant devant les employés. Au pouvoir depuis 1994, il a ouvert la possibilité à "un autre président" d'occuper son poste.
"Vous aurez d'autres présidents, leur a dit Alexandre Loukachenko, président du Bélarus. Je vous le garantis. Alors vous comparerez tout et vous comprendrez. Pour l'instant, soyez patients. Bien sûr, nous ne serons pas tous là. Bien sûr, il y a ceux qui n'aiment pas beaucoup de choses. Eh bien, nous devons être patients. La plupart des gens veulent vivre dans la paix et la tranquillité. Les études sociologiques montrent que les gens ont peur de perdre la stabilité et l'ordre dans le pays."
Les manifestations se sont calmées depuis les élections présidentielles de août, jugées frauduleuses. Mais l'opposition ne faiblit pas.
L'opposante Svetlana Tikhanovskaïa espère entamer des pourparlers avec le gouvernement en mai. Elle a lancé un vote en ligne en faveur de négociations.
Le vote anonyme depuis un téléphone a débuté jeudi est facilité sur la plateforme indépendante Golos, et c'est un succès selon l'opposante en exil :
"Rien qu'au cours des dernières 24 heures, affirme la leader de l'opposition biélorusse, près d'un demi-million de Biélorusses ont voté pour la résolution de la crise par des négociations. Les créateurs de Golos confirment que nous avons eu un problème dans le système en raison du nombre important de votes que nous avons eus."
Mais la répression continue. La justice a condamné deux femmes à deux ans de prison. Ces journalistes de 23 et 27 ans couvraient une manifestation pour la chaîne de télévision Belsat, financée par la Pologne.