"Des témoins ont raconté avoir vu un nombre important d'hommes armés à bord de pick-ups (...), ils ont attaqué le personnel de la prison avant de faire exploser la porte principale", explique le responsable des services pénitentiaires nigérians.
C'est ce qui s'appelle une évasion de prison explosive, littéralement. Au Nigéria, plus de 1 800 détenus se sont échappés lundi d'une prison d'Owerri, située dans l'État d'Imo, dans le sud-est du pays.
Mais il n'y sont pas parvenus seuls. Le coup de main leur est venu de l'extérieur. "La prison d'Owerri (...) a été attaquée vers 02H15 du matin lundi par des hommes armés non-identifiés qui ont libéré de force 1 844 détenus", a indiqué dans un communiqué le porte-parole des services pénitentiaires nigérians, Francis Enobore.
"Des témoins ont raconté avoir vu un nombre important d'hommes armés à bord de pick-ups (...), ils ont aussitôt attaqué le personnel de la prison avant de faire exploser la porte principale", explique ce communiqué.
De son côté, le chargé de communication des prisons de l'Etat d'Imo, James Madugba, a confirmé l'attaque et affirmé que la "situation est sous contrôle", invitant les habitants à "continuer à vaquer à leurs affaires".
Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné cette attaque et qualifié ses auteurs de "terroristes" et "d'anarchistes", sans toutefois nommer le mouvement indépendantiste du Biafra, où se trouve l'Etat d'Imo.
Le mouvement de l'IPOB affiche toujours des velléités séparatistes et a récemment montré des vidéos très impressionnantes d'une nouvelle milice (baptisée "Réseau sécuritaire de l'Est", ESN), dans lesquelles on peut voir des dizaines, voire des centaines de combattants à l'entraînement.
Mais le groupe a réfuté tout lien avec l'attaque, qualifiant toute information les accusant de "mensongères" et _"fallacieuses". _
Le système judiciaire nigérian est particulièrement corrompu et lent, et plus de 70% des détenus n'ont jamais eu de procès. Des dizaines de milliers d'entre eux croupissent, oubliés, derrière les barreaux des prisons à travers le pays.
En octobre dernier, lors des manifestations contre les violences policières qui avaient dégénéré en émeutes, plusieurs prisons de l'Etat de Lagos avaient été attaquées mais aucun détenu n'avait réussi à s'enfuir, selon les autorités.