Des milliers de personnes sont arrivées du Maroc voisin par la mer ou a pied.
Au moins 5 000 migrants, dont un millier de mineurs, ont atteint l'enclave Ceuta depuis le Maroc voisin durant la seule journée de lundi, ont indiqué les autorités espagnoles, évoquant un "record" en pleines tensions entre Rabat et Madrid.
A la nage ou à pied, les arrivées se sont multipliées du matin au soir sur le territoire espagnol situé au nord-ouest du Maghreb, les migrants quittant des plages marocaines situées à quelques kilomètres au sud de Ceuta, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Ceuta, qui a confirmé que ce nombre était inédit, ajoutant qu'un homme a trouvé la mort en se noyant.
Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé lundi soir dans un communiqué le "renforcement immédiat des effectifs de la garde civile et de la police nationale dans la zone" avec 200 agents supplémentaires.
Rappelant que "les autorités espagnoles et marocaines ont conclu récemment un accord concernant le retour vers leur pays des citoyens marocains qui arrivent à la nage" à Ceuta, ce communiqué assure que "les contacts avec les autorités marocaines ont été maintenus" de façon "permanente".
Ce mardi matin, l'Espagne a annoncé avoir renvoyé au Maroc 1 500 des quelque 6 000 migrants entrés depuis ce lundi à Ceuta.
"Quelque 6 000 personnes" sont entrées dans le territoire et "à cette heure, nous avons renvoyé 1 500 de ces personnes et nous sommes en train de continuer ces renvois", a ainsi affirmé le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, à la RTVE. La télévision publique diffuse, en outre, depuis ce matin des images de personnes continuant à arriver à Ceuta.
Entre le début de l'année et le 15 mai, 475 migrants sont arrivés à Ceuta, soit plus du double par rapport à la même période l'an passé, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur publiés il y a quelques jours.
Tension entre l'Espagne et le Maroc sur la question du Sahara occidental
Les relations diplomatiques entre Rabat et Madrid se sont tendues depuis l'accueil, fin avril, en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali pour y être soigné, le Maroc allant jusqu'à convoquer l'ambassadeur espagnol pour lui signifier son "exaspération".
Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée "territoire non autonome" par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie.
Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat, qui considère le Sahara comme une "cause nationale", propose une autonomie sous sa souveraineté.
Ceuta et Melilla, l'autre enclave espagnole située sur la côte marocaine, constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique.
Les autorités espagnols ont d'ailleurs indiqué que 86 migrants avait franchi ce mardi la barrière protégeant l'enclave de Melilla.