La nouvelle station spatiale chinoise accueille ses premiers taïkonautes

Décollage réussi pour la fusée chinoise Longue-Marche 2F depuis le pas de tir de la base de Jiuquan, dans le désert de Gobi, le 17 juin 2021
Décollage réussi pour la fusée chinoise Longue-Marche 2F depuis le pas de tir de la base de Jiuquan, dans le désert de Gobi, le 17 juin 2021 Tous droits réservés GREG BAKER / AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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La Station spatiale chinoise (CSS) devrait être totalement opérationnelle d'ici 2022.

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Le décollage s'est déroulé sans encombre. Les trois astronautes chinois, ou plutôt taïkonautes, ont quitté la terre ce jeudi pour le premier vol habité à destination du "Palais céleste" que Pékin assemble face à la Station spatiale internationale.

A l'heure prévue, la fusée Longue-Marche 2F a décollé à 9h22 (soit 1h22 GMT) de son pas de tir du Centre de lancement spatial de Jiuquan, dans le désert de Gobi, dans le nord-ouest du pays. Elle s'est ensuite installer en orbite dix minutes plus tard.

Il s'agissait du premier vol habité pour la Chine en près de cinq ans. Et ce sera également un record de durée dans l'espace en perspective pour le géant asiatique : les trois taïkonautes, dont les noms n'ont été révélés que mercredi, doivent, en effet, rester trois mois en orbite.

GREG BAKER/AFP
Les trois taïkonautes de la mission Shenzhou-12, Tang Hongbo, Nie Haisheng et Liu Boming, avant leur décollage le 16 juin 2021GREG BAKER/AFP

La télévision nationale chinoise CCTV a diffusé des images des astronautes, tout sourire, en train de soulever leur visière après leur arrivée en orbite, alors qu'un crayon flottait en apesanteur.

"Les panneaux solaires se sont déployés normalement et nous pouvons déclarer que ce lancement est réussi", a annoncé le directeur du centre de lancement, Zhang Zhifen.

Le vaisseau Shenzhou, dans lequel se trouvait les trois hommes, s'est arrimé "avec succès", selon l'agence spatiale chinoise, six heures après son lancement par la fusée Longue-Marche 2F à l'unique module de la station déjà dans l'espace.

Centre de contrôle et lieu de vie des astronautes, ce module baptisé Tianhe a été placé fin avril en orbite terrestre basse (à 350-390 km d'altitude).

AP/Chinatopix
Maquette à taille réelle du module Tianhe, exposé lors d'une manifestation consacrée à l'espace à Zhuhai, dans le sud de la Chine, le 7 novembre 2018.AP/Chinatopix

A son bord, les astronautes ne chômeront pas : maintenance, installation de matériel, sorties dans l'espace, préparation des missions de construction à venir et des séjours des futurs équipages.

Une durée de vie de dix ans

Appelée Tiangong, "Palais céleste" en mandarin, la station spatiale chinoise, une fois terminée, sera semblable en taille à l'ancienne station soviétique Mir (1986-2001). La durée de vie de la CSS, de son acronyme anglais pour China Space Station, sera d'au moins dix ans.

La mission Shenzhou-12 constitue le troisième lancement sur les 11 qui seront nécessaires à la construction de la station entre 2021 et 2022. Quatre missions habitées sont prévues au total.

En plus de Tianhe déjà en place, les deux modules restants (qui seront des laboratoires) devraient être envoyés dans l'espace en 2022. Ces derniers permettront de mener des expériences en matière de biotechnologie, médecine, astronomie ou encore technologies spatiales.

La Chine s'est résolue à construire sa propre station dans l'espace après le refus des Etats-Unis de la laisser participer à la Station spatiale internationale (ISS).

Cette dernière – qui réunit les Etats-Unis, la Russie, le Canada, l'Europe et le Japon – doit prendre sa retraite en 2024, même si la Nasa a évoqué une prolongation possible au-delà de 2028.

"Nous sommes prêts à coopérer avec n'importe quel pays qui s'engage en faveur de l'utilisation pacifique de l'espace", a déclaré mercredi un haut responsable de l'Agence chinoise des vols habités (CMSA), Ji Qiming.

Le décollage de la fusée chinoise est intervenue quelques heures après la sortie spatiale, partiellement réussie, de l'astronaute français Thomas Pesquet et son co-équipier américain Shane Kimbrough. Pendant plus de sept heures, ils ont installé puis tenté de déployer, sans succès pour l'heure, un panneau solaire de nouvelle génération sur l'ISS.

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