Après des jours de dépouillement, le candidat de gauche Pedro Castillo sort vainqueur de l'élection présidentielle péruvienne avec 50,12% des voix. Mais avant de reconnaître sa victoire, le jury électoral doit prendre en considération les accusations de fraudes de sa rivale Keiko Fujimori.
Le suspense est enfin levé. Le candidat de gauche à la présidentielle péruvienne, Pedro Castillo, arrive en tête avec 50,12% des voix à l'issue du dépouillement. Il avait rejeté mardi les appels à annuler le scrutin pour "fraude" lancés par des soutiens de son adversaire de droite Keiko Fujimori.
Après dépouillement de l'intégralité des votes, le résultat était très serré, avec seulement 45 000 voix séparant Castillo de son adversaire populiste Keiko Fujimori, la fille de l'ex-président, Alberto Fujimori (au pouvoir de 1990 à 2000). La candidate perdante demande l'annulation de 200 000 votes qu'elle estime frauduleux.
Les quelque 800 requêtes formulées par le camp de Fujimori sont en cours d'analyse par les jurys électoraux spéciaux du pays. La majorité d'entre elles a déjà été rejetée.
Le manque de preuves pour justifier les requêtes rend leur acceptation irréalisable dans la pratique, à moins que, comme le soutiennent la grande majorité des analystes et juristes du pays, la Constitution et les lois péruviennes soient violées de manière flagrante.
Le Pérou est marqué par une forte instabilité institutionnelle à l'origine de nombreuses crises politiques ces dernières années. La dernière, en novembre 2020, a conduit le pays à avoir trois présidents en une semaine.