Régionales en France : abstention record, la droite en force, déconvenue pour le RN et LREM

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Par Guillaume Petiteuronews
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Les candidats de droite, et dans une moindre mesure la gauche, ont profité de cette abstention. La République en Marche et le Rassemblement national ont subi un revers.

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Quels enseignements tirer du premier tour des élections régionales françaises, à 10 mois de la présidentielle ? Analyse.

  • Les Français se sont détournés des urnes

Premier enseignement, sans doute le plus significatif : les Français se sont détournés des urnes. Plus de deux tiers des électeurs ne sont pas allés voter. Parmi les raisons invoquées dans ce sondage Ipsos : le manque d'intérêt des Français pour un scrutin aux enjeux mal compris, mais aussi une désillusion et un mécontentement des électeurs vis-à-vis de la classe politique en général.

  • Les candidats sortants en force

Les électeurs ont surtout décidé d'accorder leur confiance aux candidats sortants, qui ont été à la manœuvre pendant la crise sanitaire : des figures bien installées, issues de la gauche et surtout de droite traditionnelle. Dans les trois régions les plus peuplées de France - Île de France, Hauts de France et Auvergne Rhône Alpes - trois ténors des Républicains, présidentiables (respectivement Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez) arrivent largement en tête.

  • Le Rassemblement national souffre de l'abstention

C'est en revanche la douche froide pour les deux forces politiques arrivées au second tour de la présidentielle de 2017 : le Rassemblement national de Marine Le Pen (ex-Front National) et la République en marche d'Emmanuel Macron.

Donné en tête dans les sondages dans six régions, le parti de Marine Le Pen n'atteint péniblement la première position qu'en Provence Alpes Côte d'Azur et recule au niveau national comparé aux régionales de 2015. Alors qu'il bénéficie habituellement de l'abstention, cette fois, le parti en souffre. Les plus jeunes, les ouvriers et employés se sont majoritairement abstenus. Or, ils sont le cœur de l'électorat du Rassemblement national. Dimanche soir, Marine Le Pen les a vivement enjoint à se rendre aux urnes pour le second tour.

  • La République en Marche ne perce pas

C'est aussi la déconvenue pour le parti d'Emmanuel Macron, qui souffre de la faiblesse de son implantation locale. Dans trois régions, les candidats de La République en marche sont éliminés dès le 1er tour. Cas symbolique : dans les Hauts-de-France, cinq ministres figuraient sur la liste LREM.

  • Le rejet d'un duel annoncé ?

Difficile, néanmoins, de tirer des conclusions définitives au niveau national. Selon un sondage Ipsos pour France télévisions, si 23% des abstentionnistes interrogés disent avoir bouder les urnes pour "manifester leur mécontentement à l'égard des hommes politiques", 39% des sondés estiment avant tout "que ces élections ne changeront rien à leur vie quotidienne".

Mais le fond de cette abstention dépasse sans doute le cadre d'un scrutin local qui intéresse peu à l'aube de l'été et après un an de pandémie et d'actualité chargée. Ces scores peuvent aussi traduire le rejet par les électeurs d'un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour 2022. Un duel sans cesse annoncé par les sondages, largement évoqué par les médias, mais dont les Français ne veulent, au final, peut-être pas.

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