Londres affirme qu'il n'y a pas eu de tirs de semonce russes contre son destroyer en mer Noire

Archives : le HMS Defender au large de Portsmouth, au Royaume-Uni, le 5 juin 2019
Archives : le HMS Defender au large de Portsmouth, au Royaume-Uni, le 5 juin 2019 Tous droits réservés GLYN KIRK/AFP or licensors
Par euronews avec AFP
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Si les accrochages impliquant des avions ou des navires aux frontières russes ne sont pas rares, surtout en période de tensions avec les Occidentaux, ces tirs de de semonce, s'ils sont confirmés, seraient une première pour ce genre d'incidents.

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Que s'est-il vraiment passé en mer Moire ce mercredi ? La Russie a assuré avoir tiré des coups de semonce contre un navire britannique qui avait, selon Moscou, pénétré dans ses eaux territoriales au large de la Crimée annexée. Londres a rapidement démenti tout incident.

Dans un premier temps, le ministère russe de la Défense, cité par des agences de presse locales, a déclaré que "le destroyer (britannique HMS Defender) a reçu un avertissement que des armes seront utilisées en cas de violation des frontières russes. Il n'a pas réagi à l'avertissement".

Un "navire de patrouille frontalière" russe a donc "tiré des coups de semonce" et un avion Su-24M a effectué un "bombardement de précaution le long du parcours du destroyer" britannique, selon la même source.

Le navire britannique a ensuite quitté les eaux russes, mettant fin à l'incident, qui a duré un peu plus d'une vingtaine de minutes mercredi à la mi-journée, toujours selon Moscou.

Londres dément

En début d'après-midi, l'armée britannique a, elle, réfuté tout tir de semonce de l'armée russe contre l'un de ses navires en mer Noire, affirmant que son destroyer effectuait un "passage innocent" dans les eaux ukrainiennes.

"Aucun coup de semonce n'a été tiré vers le HMS Defender. Le navire de la Royal Navy effectue un passage innocent dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international", a déclaré le ministère britannique de la Défense (Ministry of Defence, MOD) sur Twitter.

"Nous pensons que les Russes menaient un exercice d'artillerie en mer Noire [...].Aucun tir n'a été dirigé vers le HMS Defender et nous ne reconnaissons pas l'affirmation selon laquelle des bombes ont été larguées sur sa trajectoire" a ajouté le MOD.

Toujours sur Twitter, le ministère de la Défense britannique a relayé une déclaration du secrétaire d'État à la Défense, Ben Wallace. Ce dernier a lui indiqué que :

"Ce matin, le HMS Defender a effectué un transit de routine d'Odessa vers la Géorgie sur la mer Noire. Comme c'est normal pour cette route, elle est entrée dans un couloir de séparation du trafic reconnu internationalement. Il est sorti de ce couloir en toute sécurité à 9h45 BST (Heure d'été du Royaume-Uni, soit 10h45 à Bruxelles, ndlr). Comme à l'accoutumée, des navires russes ont suivi son passage et le HMS Defender a été informé de la tenue d'exercices d'entraînement dans son voisinage immédiat."

Moscou convoque l'ambassadeur britannique

En milieu d'après-midi, la Russie a annoncé qu'elle convoquerait l'ambassadeur britannique et réclamé que Londres enquête sur les "actions dangereuses" de son destroyer en mer Noire. Cet incident est "une violation flagrante de la convention des Nations unies", a estimé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, appelant Londres à "mener une enquête approfondie" sur les "actions dangereuses" de l'équipage du destroyer. "L'ambassadeur britannique sera convoqué au ministère russe des Affaires étrangères", a précisé pour sa part la diplomatie russe.

Quelques heures avant l'incident, le président Vladimir Poutine avait répété que son pays était "préoccupé par le renforcement en cours des capacités et infrastructures militaires de l'Otan à proximité des frontières russes".

Le HMS Defender en Mer noire pour des manœuvres militaires sous l'égide de l'OTAN

Selon un communiqué de la Royal Navy du 10 juin, le HMS Defender, se trouve dans la région pour des exercices de l'Otan et "s'est détaché temporairement du groupe de travail pour effectuer sa propre série de missions en mer Noire".

Cet accrochage russo-britannique, s'il a bien eu lieu intervient en effet à quelques jours des manœuvres militaires baptisées "Sea Breeze 2021", qui doivent se tenir du 28 juin au 10 juillet en mer Noire et qui impliquent les Etats-Unis, d'autres pays de l'Otan et l'Ukraine, ce que Moscou voit d'un très mauvais oeil.

Cet incident a eu lieu au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la Russie, qui y dispose d'une base navale et dont les eaux ont déjà fait l'objet de plusieurs incidents par le passé.

Les accrochages impliquant des avions ou des navires aux frontières russes ne sont pas rares, surtout en période de tensions avec les Occidentaux, mais le tir de coups de semonce est une première pour ce genre d'incidents.

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