Gibraltar va assouplir sa législation anti-avortement après la victoire du "oui" au référendum. Ce sujet sensible a divisé, mais c'est un soulagement pour les femmes du petit territoire britannique.
Gibraltar va assouplir sa législation anti-avortement. Les habitants du petit territoire britannique ont voté à une grande majorité en faveur de l'assouplissement de sa loi draconienne sur l'avortement, l'une des plus dures au monde.
62 % des électeurs se sont prononcés pour autoriser les femmes à avorter jusqu'à la 12e semaine de grossesse lorsque leur santé mentale ou physique est en danger, comme dans les cas de viol ou d'inceste, ou lorsque les fœtus présentent des défauts physiques mortels.
Isobel Ellul, chef de file de la campagne du " Oui " a laissé éclater sa joie devant des sympathisants à cette cause sensible :
"Aujourd'hui, Gibraltar a voté oui ! Oui aux droits de l'homme, oui aux femmes et aux jeunes filles, oui à la confiance des médecins et des professionnels de santé".
L'interruption volontaire de grossesse était jusqu'à présent interdite à Gibraltar, sauf s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort pour la mère, et passible de la prison à vie.
En conséquence, les femmes qui souhaitaient avorter devaient donc se rendre en Espagne ou au Royaume-Uni.
Le ministre en chef de Gibraltar Fabian Picardo, qui avait fait campagne pour le "oui", a reconnu que l'avortement était "un sujet sensible", mais il a salué le résultat comme une étape nécessaire.
Cette réforme va intervenir tard après une décision de la Cour suprême britannique de juin 2018 qui avait estimé que la législation d'Irlande du nord (interdisant l'IVG dans presque tous les cas et donc proche de celle de Gibraltar) était contraire à la Convention européenne des droits de l'Homme.
Le référendum avait été retardé d'un an en raison de la pandémie de Covid-19. Le taux de participation a été de 52,75 %.