Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour réclamer justice : un an après le drame, aucun responsable présumé n'a été jugé.
C'est dans la douleur et la colère que les Libanais ont commémoré le premier anniversaire de l'explosion au port de Beyrouth. Près du Parlement, les manifestations se sont vite transformées en émeutes. La police a tiré des gaz lacrymogènes et a frappé les manifestants avec des matraques : des dizaines de personnes ont été blessées, selon la Croix-rouge.
Levée de l'impunité parlementaire
Ces milliers de libanais se sont rassemblés pour rendre hommage aux 214 victimes de l'explosion, mais aussi pour réclamer justice. Un an après la tragédie, l'enquête n'a toujours pas abouti, et aucun responsable présumé n'a encore été jugé. La classe dirigeante est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête et éviter des inculpations.
Pourtant, le gouvernement a avoué que les centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, causant l'explosion, étaient stockées depuis des années dans un entrepôt délabré, sans mesure de précaution.
Les habitants, demandent la levée de l'impunité des députés soupçonnés d'implication dans l'explosion.
Le cardinal Bechara Rai, chef de l'Église catholique maronite au Liban, a critiqué l'ingérence et le manque de responsabilité de l'Etat, tout en exigeant la vérité et la justice, sur ce qu'il s'est passé dans le port de Beyrouth.
Outre l'explosion, le Liban est au bord du chaos : chute de la monnaie locale, pénuries de carburants et de médicaments, et pas de gouvernement depuis un an. Le pays subit la pire crise socio-économique de son histoire.