En moins de 24 heures, les insurgés talibans ont raflé deux grandes villes aux forces afghanes. Après Zaranj, c'est la ville de Sheberghan dans le nord qui est tombée samedi.
Les talibans gagnent inexorablement du terrain au moment où les forces de l'OTAN achèvent leur retrait.
Sur les réseaux sociaux, ont circulé les premières images de l'entrée des talibans dans la ville de Zaranj, dans le sud-ouest de l'Afghanistan, à la frontière iranienne. Très symbolique, la prise de cette capitale provinciale, sans réelle résistance des forces afghanes, a sonné comme un sévère avertissement face à l'avancée des insurgés.
Et ce samedi, c'est une deuxième capitale régionale qui est tombée, dans le nord cette fois : la ville de Sheberghan, dans la province de Jawzjan.
Deux grandes villes prises par les talibans en moins de 24 heures, la nouvelle a de quoi inquiéter. Dans la capitale, Kaboul, les habitants sont désemparés.
Beaucoup de civils ont fui les zones de combat, c'est le cas de Mohammad qui a quitté Lashkar Gah, une ville du sud ravagée par les affrontements. "Si la situation reste la même, il y a des chances que les talibans puissent s'emparer de plus de villes", dit-il.
"La guerre n'apporte que misère et destruction pour tous. Tous les gens sont pauvres, et quoi qu'il arrive, tout le monde n'a pas les moyens de fuir le pays. Toutes les parties devraient s'asseoir et discuter ensemble pour résoudre les problèmes par des négociations", estime cette autre habitante de la capitale.
Ces trois derniers mois, les talibans se sont emparés de vastes territoires ruraux lors d'une offensive éclair. Et désormais, ils dirigent leurs forces sur les grandes villes. Kandahar et Hérat, deuxième et troisième ville du pays, sont notamment encerclés.
Le Royaume-Uni a demandé à ses ressortissants de quitter le pays face à une situation sécuritaire qui empire.