Des centaines de peines prison, l'exil ou peur des représailles : un an après la réélection contestée d'Alexandre Loukachenko, le camp pro-démocratie du Bélarus est exsangue
Il y a un an, Alexandre Loukachenko se présentait pour son sixième mandat consécutif face à Svetlana TikhanovskaÏa.
La large victoire attribuée à Loukachenko suscite un vaste mouvement de protestation.
En tout, au moins quatre personnes ont été tuées. Alexandre Taraikovsky était la première victime, Elena est sa veuve.
Elena German, veuve d'Alexandre Taraikovsky : "Je ne vois pas de futur pour mes enfants ici, je ne veux pas qu'on leur enseigne de la propagande à l'école, je veux qu'ils deviennent des gens libres."
La mobilisation finit par marquer le pas face à la répression : les arrestations se comptent par dizaines de milliers et de nombreux Bélarusses choisissent l'exil à l'instar des principales figures de l'opposition qui se sont réfugiées à l'étranger quand elles l'ont pu.
Svetlana Tikhanovskaïa, leader de l'opposition bélarusse : "Notre erreur principale a été de sous-estimer la cruauté du régime. Nous n'étions pas préparés à ces tortures, à cette violence. Et nous étions sûrs, pas certains, mais nous espérions que peut-être que s'il y avait des centaines de milliers de personnes dans les rues, le régime allait au moins les entendre."
De son côté, Alexandre Loukachenko accuse l'Occident d'orchestrer le mouvementent de mécontentement et parade à Minsk un fusil d'assaut à la main.
Alexander Loukachenko, président du Bélarus : "Nous avons été plus fort que les technologies des révolutions de couleur. Ils ont compris que dans certaines conditions, comme par exemple au Bélarus, leur plan ne fonctionnerait pas, qu'ils devraient y ajouter quelque chose."
Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis 1994.
Un an après sa réélection, des centaines de peines de prison ont été prononcées, le régime a détourné un avion de ligne pour arrêter un opposant et au moins 4 000 personnes ont été blessées.