L'un des deux partenaires de coalition du parti Droit et justice démissionne, sur fond de désaccords au sujet de plusieurs réformes en cours.
En Pologne, la coalition conservatrice-nationaliste a éclaté mardi avec la démission du Vice-Premier ministre Jaroslaw Gowin, dont le parti Entente avait fait alliance avec Droit et justice (PiS, principal parti conservateur) et Pologne Solidaire, un autre parti très conservateur.
"Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a demandé mardi au président Andrzej Duda de révoquer Jaroslaw Gowin du poste de vice-Premier ministre et ministre du Développement, du Travail et de la Technologie", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Piotr Müller.
Jaroslaw Gowin assure avoir appris sa démission par les médias. Mais les tensions couvaient depuis déjà plusieurs mois. Le désormais ex-vice Premier ministre et son parti étaient en désaccord avec le PiS au sujet d'une réforme fiscale. Ils s'opposaient à toute augmentation des impôts.
Jaroslaw Gowin s'oppose aussi à une proposition de loi qui pourrait forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans TVN, le principal réseaux de télévision privé polonais, réputé pour être critique à l'égard du gouvernement. Mardi soir, des manifestations se sont déroulées en Pologne pour dénoncer une menace contre l'indépendance des médias vis-à-vis du pouvoir.
Incertitude
La coalition disposait d'une majorité de 232 députés, soit 2 de plus que la majorité. Or le départ de Jaroslaw Gowin priverait en théorie cette majorité de 10 députés. En théorie seulement, car il n'est pas exclu que certains députés du parti démissionnaire continuent de soutenir le gouvernement. Le PiS pourrait aussi aller chercher le soutien de députés d'extrême-droite ou sans étiquettes.
L'éclatement de la coalition ne signifie pas non plus que le gouvernement chute automatiquement car il faudrait pour cela un vote formel de défiance du parlement.