Séisme à Haïti : les autorités tentent de coordonner l'aide humanitaire

Séisme à Haïti : les autorités tentent de coordonner l'aide humanitaire
Tous droits réservés AP / Matias Delacroix
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Cinq jours après le séisme qui a fait près de 2 200 morts, les autorités haïtiennes et leurs partenaires internationaux veulent coordonner l'aide humanitaire afin de ne pas revivre la désorganisation qui avait eu lieu après le tremblement de terre de 2010.

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53 000 maisons détruites, 77 000 autres endommagées, 600 000 personnes dans l'attente d'une aide humanitaire d'urgence : ces chiffres à donner le tournis témoignent de l'ampleur de la tâche qui attend les autorités à Haïti.

Cinq jours après le séisme qui a fait près de 2200 morts, l'aide humanitaire met du temps à être dispatchée. L'objectif, pour les autorités et pour leurs partenaires internationaux, est donc de parvenir à coordonner au mieux l'aide humanitaire et éviter de revivre la terrible désorganisation qui avait suivi le tremblement de terre de 2010.

L'Organisation internationale des migrations (OIM) en Haïti a donc opté pour la stratégie suivante : fournir du matériel aux habitants pour reconstruire leurs maisons au lieu de créer de multiples et vastes camps.

"Il ne faut pas retomber dans les travers de 2010 à avoir des camps un peu partout, que l'on n'arrive pas à gérer ni à résorber", dit Jerry Chandler, directeur de la Protection civile, en ajoutant vouloir une gestion "dans les normes prescrites : il faut que les gens sinistrés soient dans la dignité".

Selon la Protection civile, des bâches en plastique, des planches, des clous, mais aussi des denrées alimentaires, de l'eau potable et de l'aide médicale d'urgence, ont été acheminés vers les régions sinistrées depuis Port-au-Prince.

"Répartition plus équitable"

Devant le drame, la communauté internationale a rapidement témoigné de son soutien en offrant des appuis tant techniques que financiers. 

Les États-Unis ont affrété huit hélicoptères de l'armée depuis le Honduras pour continuer les efforts d'évacuation médicale des blessés les plus critiques car certains hôpitaux ont été endommagés. Ceux qui fonctionnent encore sont logiquement débordés. Le Brésil a annoncé jeudi soir qu'il enverrait "des experts en recherche et sauvetage dans des structures urbaines effondrées et des kits de médicaments".

Un hôpital de campagne va également être installé par l'armée américaine dans la ville des Cayes, chef-lieu du sud, dans la zone où le bilan du séisme est le plus conséquent, tant sur le plan humain que matériel.

L'Union européenne a pour sa part mobilisé 3 millions d'euros d'aide auxquels s'ajoutent des contributions matérielles des pays membres, notamment un module de purification d'eau mis à disposition par la France ainsi qu'une station d'épuration fournie par l'Espagne.

Pour une meilleure gestion des ressources, l'OIM a établi une plateforme internet sur laquelle sont répertoriés les dons non alimentaires, servant à la construction d'abris : seuls les acteurs humanitaires dûment enregistrés auprès du gouvernement haïtien pourront prélever du matériel, en précisant les détails de leurs opérations de distribution aux sinistrés.

"Cela permet une répartition de l'aide plus équitable, pour localiser (les endroits) où il y a déjà eu de l'aide pour ne pas retourner toujours dans les mêmes zones et éviter les doublons", détaille Federica Cecchet.

"Maintenant, on sait très bien qu'il y a des ONG qui débarquent, certaines arrivent même avec des hélicoptères privés dans certaines zones du pays sans que le gouvernement soit au courant", déplore-t-elle.

Après le séisme qui, en janvier 2010, avait tué plus de 200 000 personnes dans la capitale Port-au-Prince et ses environs, les interventions non contrôlées de groupes étrangers dans le pays avaient renforcé le surnom d'Haïti : "République des ONG".

Vivant dans des zones plus enclavées, des sinistrés avaient été totalement ignorés par des acteurs humanitaires agissant sans rendre de comptes aux autorités nationales, alors incapables de répondre à l'urgence car le séisme avait tué nombre de hauts cadres de la fonction publique et détruit la quasi totalité des ministères et bâtiments administratifs.

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