L'emballage de l'Arc de triomphe est en cours. Du 18 septembre au 3 octobre, l'oeuvre posthume de l'artiste Christo dominera Paris, mais elle est écologiquement critiquée par certains.
Quand l'art contemporain se heurte à l'ère du temps écolo anti-gaspi... Plusieurs centaines de mètres carrés de tissu recyclable, en polypropylène argent bleuté, ont été déroulés ce dimanche sur l'un des côtés de l'Arc de Triomphe, opération lançant la dernière ligne droite de l'empaquetage du monument parisien selon les vœux de l'artiste Christo, décédé en mai 2020 et de son épouse Jeanne-Claude.
"On sait tous que ceci a été entièrement conçu par Christo jusque dans les moindres détails. Nous nous devons de le réaliser avec cette rigueur. Et je suis probablement l'une des rares personnes à vraiment connaître ces détails, car je l'ai côtoyé si longtemps, je lui en parlais sans cesse. Nous devons donc nous assurer que tout est vraiment comme Christo l'aurait voulu" a expliqué Vladimir Yavachev, neveu de Christo.
D'ici la fin de la semaine, et jusqu'au 3 octobre, ce haut-lieu des commémorations françaises sera intégralement transformé en gigantesque paquet-cadeau, maintenu par 3 000 m de corde rouge.
Dans une tribune du quotidien Le Monde, l'architecte Carlo Ratti, l'un des amis de Christo, a cependant appelé à abandonner "l'esthétique des emballages à haut gaspillage" pour des raisons environnementales. Le neveu de Christo, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité réagir.
D'un coût de 14 millions d'euros, ce projet est entièrement autofinancé, sans subvention publique, grâce à la vente d’œuvres originales de Christo, dessins préparatoires, souvenirs, maquettes et lithographies.
En 1985, Christo avait déjà emballé le Pont-Neuf, enjambant la Seine à Paris.
A l'époque, la prise de conscience écologique n'était pas d'actualité quand il s'agissait d'Art.