Ce jeudi, de violents échanges de tirs ont fait six morts et des dizaines de blessés à Beyrouth en marge de manifestations de mouvements chiites près du Palais de justice
Des murs criblés de balles, des vitrines brisées, le secteur de Tayouné à Beyrouth a vécu des scènes de guerre ce jeudi. Six personnes ont été tuées et une trentaine blessées lors de violents affrontements en marge d'une manifestation organisée par les mouvements chiites Hezbollah et Amal. Ces derniers ont manifesté pour réclamer le remplacement du juge chargé de l'enquête sur l'explosion du port de la capitale libanaise.
Des échanges de tirs nourris ont terrorisé les habitants durant plusieurs heures. L'armée a été déployée et le calme est revenu en fin d'après-midi. Le gouvernement a décrété une journée de deuil national ce vendredi.
Le président Michel Aoun a assuré qu'il ferait toute la lumière sur ces violences, dont les circonstances restent confuses. "Je veillerai à ce que l'enquête parvienne à la vérité afin que les responsables rendent des comptes, comme ce doit être le cas pour toute enquête judiciaire, y compris l'enquête sur le crime de l'explosion du port de Beyrouth, qui était et qui reste une priorité de mon travail et de mon engagement envers les Libanais et la communauté internationale", a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont appelé à une "désescalade des tensions", de même que le secrétaire général de l'ONU par la voix de son porte-parole. "La coordinatrice spéciale pour le Liban, Joanna Wronecka, a également réagi, elle a condamné le recours à la violence armée en dehors de l'autorité de l'État et a souligné la nécessité de faire preuve de retenue, de maintenir le calme et d'assurer la protection des civils", a dit Stéphane Dujarric.
Cette nouvelle éruption de violences intervient alors que le Liban est plongé dans de multiples crises, politiques, économiques et sociales.