A 94 ans, une ancienne résistante polonaise défend les migrants et l'Union européenne

Wanda Traczyk-Stawska aux commémorations du 77e anniversaire du soulèvement de Varsovie, le 1er août 2021.
Wanda Traczyk-Stawska aux commémorations du 77e anniversaire du soulèvement de Varsovie, le 1er août 2021. Tous droits réservés WOJTEK RADWANSKI/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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"Nous n'avons pas le droit de laisser un enfant dans une situation dangereuse. Pour moi, la façon dont ces enfants sont traités [à la frontière] est honteuse", s'insurge Wanda Traczyk-Stawska.

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Wanda Traczyk-Stawska s'est battue contre les nazis pendant la seconde guerre mondiale , en participant notamment au soulèvement de Varsovie, entre août en octobre 1944. 

Mais à94 ans, cette polonaise continue de se battre. Son dernier cheval de bataille : le traitement des migrants, et notamment des enfants, à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, qui lui rappelle la façon dont les nazis traitaient les juifs et les opposants : "Nous n'avons pas le droit de laisser un enfant dans une situation dangereuse. Pour moi, la façon dont ces enfants sont traités là-bas [à la frontière] est honteuse", s'émeut la nonagénaire.

Alors que la Pologne a renforcé la zone frontalière avec des milliers de soldats et légalisé les refoulements directs, plusieurs migrants accusent les militaires de les avoir battu et humilié. Dix personnes au moins ont également perdu la vie depuis le mois d'août.Le gouvernement polonais a également imposé un état d'urgence qui interdit aux journalistes et aux organisations caritatives de se rendre dans la zone frontalière immédiate.

Wanda Traczyk-Stawska pousse plus loin sa critique contre le gouvernement polonais ultra-conservateur. Elle dénonce son bras de fer avec Bruxelles, et sa vision "mensongère" du patriotisme : "Ce patriotisme dont font preuve ces nationalistes n'a rien à voir avec le patriotisme car un patriote est celui qui comprend ce qui est bon pour son pays", estime Wanda Traczyk-Stawska. "Le patriotisme consiste à mettre les gens en sécurité et quelle serait notre sécurité si nous quittions l'UE ? Nous avons l'expérie nce de 1939 !""C'est notre plus grand danger... Nous finirions comme une mouche face à un éléphant", ajoute-t-elle de sa voix robuste.

La nonagénaire s'insurge également contre la montée en puissance de l'extrême droite dans son pays alors que ses militants s'apprêtent jeudi à organiser une grande marche "patriotique" à l'occasion du jour de l'indépendance.

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