Elles ont subi un examen gynéco forcé à Doha, elles vont poursuivre le Qatar

A l'intérieur de l'aéroport international de DOha (Qatar), le 11/01/2021 - archives
A l'intérieur de l'aéroport international de DOha (Qatar), le 11/01/2021 - archives Tous droits réservés KARIM JAAFAR/AFP or licensors
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Par Olivier Peguy avec AFP
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Sept femmes ayant subi un examen gynécologique forcé à l'aéroport de Doha fin 2020 vont poursuivre les autorités qataries auprès de la justice australienne. Annonce faite ce lundi par leur avocat.

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Sept femmes ayant subi un examen gynécologique forcé à l'aéroport de Doha fin 2020 vont poursuivre les autorités qataries auprès de la justice australienne. Annonce faite ce lundi par leur avocat.

Retour sur les faits

Les faits remontent au 2 octobre 2020. Des responsables de l'aéroport international de Doha (Qatar) découvrent un nouveau-né prématuré abandonné dans les toilettes. Rapidement, des recherches sont lancées pour tenter de retrouver la mère de l'enfant.

Des passagères de dix vols de Qatar Airways au départ de Doha, dont 13 Australiennes, sont débarquées d’avions et conduites dans des ambulances où elles subissent des examens corporels (frottis) pour savoir si elles avaient accouché récemment.

L'affaire avait suscité une vive émotion au niveau international.

"Envoyer un message"

Ce lundi, on a a appris que 7 des passagères concernées allaient poursuivre les autorités qataries auprès de la justice australienne.

Sont visées par ces poursuites : l'autorité aérienne civile du Qatar, l'aéroport international Hamad, Qatar Airways et le gouvernement qatari.

Il s'agit d'"envoyer aux autorités du Qatar le message selon lequel ils ne peuvent pas traiter les femmes de cette manière", a expliqué Damian Sturzaker, l'avocat des plaignantes.

Les plaignantes veulent des excuses formelles, une compensation et une protection pour les passagères transitant par cet aéroport.

Coupe du Monde et réputation

Le Qatar est une monarchie musulmane ultra-conservatrice, où les relations sexuelles et la pro-création hors mariage sont passibles de peines de prison.

Le pays peine, en amont de la Coupe du monde, à convaincre les sceptiques de la crédibilité de ses promesses en matière de droits des femmes, de droit du travail et de démocratie.

Face aux menaces que l'incident faisait planer sur la réputation du pays, le Qatar s'est engagé à assurer à l'avenir "la sûreté et la sécurité" des passagers.

Le Premier ministre du pays a aussi formulé des excuses et un policier de l'aéroport qui a supervisé les examens aurait été condamné.

Mais, selon M. Sturzaker, les victimes veulent mettre en avant leur affaire avant le tournoi de la FIFA afin de s'assurer que les femmes soient bien informées avant de se rendre au Qatar.

"Elles doivent être conscientes que, malgré l'apparence d'un aéroport et d'une compagnie nationale hautement développés et modernisés, ces événements se sont produits et que rien n'empêche qu'ils se reproduisent", a-t-il insisté.

L'ambassade du Qatar à Canberra et Qatar Airways n'ont pas répondu aux sollicitations.

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