Émeutes en Guadeloupe : Paris envoie des renforts sur l'île pour endiguer la flambée de violence

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Par Julien Pavy  avec AFP
Une voiture retournée en Guadeloupe (21/11/2021)
Une voiture retournée en Guadeloupe (21/11/2021)   -  Tous droits réservés  Elodie Soupama/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved

La Guadeloupe est toujours sous tension après une nouvelle nuit d'émeutes marquée par des pillages, des incendies volontaires et autres actes de vandalisme qui ont débouché sur une trentaine d'arrestations.

Une trentaine d'arrestations

Des violences jugées inacceptables par le gouvernement français qui a envoyé sur place ce dimanche des policiers et des gendarmes supplémentaires, notamment des forces d'élite du GIGN et du Raid.

A Pointe-à-Pitre, où des maisons sont parties en fumée, des habitants sont sous le choc : "Ça a brulé, je vous assure, ça a duré quinze minutes, pas plus. Entre le moment où le feu a pris dans la chambre et le moment où je suis arrivée dans la cour, toute la partie en bois, tout avait déjà cramé. Et c’est sur deux niveaux. C’est cent ans d’une maison, c'est cent ans de souvenirs, c’est mon grand-père, c’est mon arrière grand-père, c’est ma grand-mère", explique Émilie.

Un couvre-feu en vigueur

Un couvre-feu est en vigueur depuis vendredi soir en Guadeloupe pour tenter d'endiguer cette flambée de violence et de contestation marquée également par la présence de nombreux barrages routiers sur l'île. A l'origine de la colère, le refus du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale des soignants.

Certains habitants condamnent ces émeutes, d'autres les comprennent :

"Certes, il y a certaines personnes qui ne peuvent pas bouger, mais c’est pour une bonne cause. On ne peut pas blâmer ce qu’ils font", souligne Gohn.

"Je sais que ce n’est pas évident, je pense que tout part du problème du pass sanitaire, mais à un moment donné, comme on est toujours dans la situation du Covid, il faut qu’on permette qu’une autorité de l’État nous guide et nous aide à sortir de la situation", ajoute un commerçant.

Le fait d'une minorité ?

Les autorités dénoncent la radicalisation d'une minorité, alors que 90 % des soignants en Guadeloupe sont vaccinés. Mais sur l'ensemble de la population générale, à peine 50% de la population a reçu les deux doses de vaccin, même si ce taux a progressé depuis l'été.