Le Parti socialiste du Premier ministre António Costa a remporté les élections législatives au Portugal dimanche devant les sociaux-démocrates. Un scrutin également marqué par une hausse de la participation et une percée de l'extrême droite, qui devient la troisième force politique du pays.
Le Parti socialiste du Premier ministre António Costa a remporté les élections législatives au Portugal dimanche devant les sociaux-démocrates. Un scrutin également marqué par une hausse de la participation et une percée de l'extrême droite, qui devient la troisième force politique du pays.
Large victoire des socialistes, déception pour le PSD
Les sondages plaçaient le PS et le PSD dans un mouchoir de poche. Mais les socialistes ont finalement créé la surprise en remportant une large victoire lors des élections législatives, avec 41,7% des voix et au moins 117 sièges sur un total de 230 selon des résultats partiels portant sur toutes les circonscriptions sauf celles de l'étranger, qui élisent quatre députés.
C'est une belle revanche pour le Premier ministre António Costa, lâché en octobre par ses anciens alliés de la gauche radicale, ce qui a provoqué la convocation de ces élections anticipées.
Alors qu'il espérait pouvoir créer la surprise, c'est la douche froide pour le principal parti d'opposition, le Parti social-démocrate (PSD, droite) de Rui Rio, qui arrive en deuxième position avec 29,3% des voix. Rui Rio a admis qu'il n'excluait pas de démissionner et a attribué les résultats obtenus par le Parti socialiste, proche de la majorité absolue, à la mobilisation du "vote utile" à gauche.
Les résultats du PSD, a-t-il dit, sont "très loin" des attentes après une "excellente campagne". "Le Parti socialiste est le grand gagnant de la soirée", a-t-il ajouté. Si la majorité absolue des socialistes se confirme, "je ne vois pas comment je peux être utile au PSD". "Il n'y a pas besoin d'en faire un drame", a estimé le leader conservateur, visiblement ému.
Forte percée de l'extrême droite
L'un des autres grands gagnants de la soirée est le parti d'extrême droite Chega !, qui signifie "Assez !" en français. Créé en 2019, il n'avait obtenu que 1,29 % des voix lors des dernières élections, obtenant un siège au parlement. Cette fois-ci, le parti obtient 7,15% des voix et 12 élus, et devient donc la troisième force politique du pays.
Ces résultats confirment la fin de l'exception portugaise. Depuis la fin de la dictature en 1974 et jusqu'au dernier scrutin de 2019, ce pays de 10 millions d'habitants ne comptait aucun représentant de l'extrême droite au Parlement.
"Aujourd'hui, nous pourrions nous réjouir de la croissance de Chega, et nous le faisons, car les gens ont compris le message", a déclaré le leader du parti, André Ventura, à son arrivée au "quartier général," d'où les résultats sont contrôlés.
Les libéraux d'Iniciativa Liberal, qui avaient également un député, ont aussi augmenté leur part de voix, contrairement aux chrétiens-démocrates du CDS, qui ont confirmé la baisse dans les sondages qu'ils connaissent depuis des années.
Revers pour les partis de gauche radicale
Les libéraux, entrés au Parlement en 2019 avec un seul député, confirment eux aussi la forte progression prévue par les sondages, avec près de 5% de voix et huit élus.
Ils devancent les deux formations de la gauche radicale, le Bloc de gauche (Bloco) et la coalition communistes-verts (Coalition démocratique unitaire, CDU), sévèrement sanctionnés après avoir provoqué ce scrutin en rejetant le projet de budget 2022.
Le Bloco a accepté sa "défaite" et, dans une première réaction, a estimé que la "bipolarisation forcée" par les socialistes ces dernières semaines "a réussi à créer un vote utile pour la gauche", selon son chef parlementaire, Pedro Filipe Soares.
"C'est un jour difficile et un mauvais résultat" a pour sa part déclaré la cheffe du Bloco, Catarina Martins. La "campagne de chantage" des socialistes a fonctionné, a-t-elle déploré.
Un fort taux de participation
Autre surprise du scrutin, le fort taux de participation, qui s'élève à près de 58%. C'est bien plus que lors du précédent scrutin, lors duquel 51% des électeurs s'étaient déplacés.
La participation était pourtant l'un des grandes incertitudes de cette journée électorale, alors que le Portugal connaît, comme d'autres pays européens, une explosion des contaminations de Covid-19 provoquée par le variant Omicron, avec un Portugais sur dix en quarantaine.
Le Portugal affiche toutefois le taux de couverture vaccinale le plus élevé d'Europe et la situation dans ses hôpitaux reste maîtrisée. Les électeurs en quarantaine ont donc été autorisés à rompre leur isolement pour aller voter. Le gouvernement leur avait cependant recommande de le faire en fin de journée, entre 18 et 19 heures, "lorsque la plupart des citoyens auront déjà voté", avait expliqué la ministre de l'Administration interne, Francisca van Dunem.
Retrouvez toutes les informations de la soirée électorale :
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Live terminé
Les points clés du scrutin :
- Le Parti socialiste (PS) d'Antonio Costa arrive largement en tête avec plus de 42% des voix après dépouillement de plus de 90 % des bulletins.
- C'est une désillusion pour le Parti social-démocrate (PSD) de Rui Rio, qui obtient moins de 30 % des votes.
- Le parti d'extrême-droite Chega ! devient la troisième force politique du pays, loin derrière le PS et le PSD, avec près de 7,5 % des voix.
- Déroute pour le Bloc de gauche qui a perdu de nombreuses voix, en obtenant près de 4% des bulletins.
- Le taux de participation dépasse les 57%. Un taux bien plus élevé qu'en 2019 (51%).
Le PS obtiendra-t-il la majorité absolue ?
C'est la grande question de cette soirée électorale, alors que le PS a remporté près de 42% des voix. Il a obtenu pour l'heure 105 députés. Il en faudrait 116 pour la majorité absolue.
"Plusieurs éléments supérieurs de la structure dirigeante du PS tiennent déjà pour acquise la conquête de la majorité absolue lors de ces législatives", écrit Público, l'un des principaux journaux du pays. "L'information circule dans les couloirs de l'hôtel Altis que la majorité absolue est garantie, ce qui, si cela se confirme, sera la deuxième dans l'histoire du PS."
Pedro Sanchez félicite à son tour Antonio Costa :
Effondrement du Bloc de gauche :
"Nous dialoguerons avec tous les partis", déclare le ministre socialiste des Affaires étrangères

Les socialistes ont 10 points d'avance sur leur plus proche rival après le dépouillement de 68% des bulletins de vote
Avec plus de 68,5 % des bulletins dépouillés, le Parti socialiste obtient 42,79 % des voix, loin devant les 31,01 % des Sociaux-démocrates, selon les résultats préliminaires.
Le parti d'extrême droite Chega ! est en troisième position avec 7,55 % des voix.
Chega ! en passe de devenir la troisième force politique :
Le PS en tête selon les premières estimations :
Le Parlement enquête sur un éventuel piratage
Un porte-parole a déclaré qu'ils enquêtaient sur une éventuelle cyberattaque, mais qu'il n'y avait "actuellement aucune preuve" d'une telle attaque.
La participation s'élevait à 45,66 % à 16h (heure locale) selon le ministère de l'Administration interne (MAI).
"Heureusement, tout se passe normalement, il n'y a pas de boycott, tout se passe bien, les gens peuvent voter et donc je lance un appel pour que les gens votent et participent à ce moment, cette grande fête de la démocratie, où chaque citoyen décide de ce qu'il veut pour l'avenir", a-t-il ajouté.
Budgets historiques :
Une percée de l'extrême droite ?
Allié de la Française Marine Le Pen et de l'Italien Matteo Salvini, André Ventura, un ancien inspecteur du fisc de 39 ans, est également proche des Espagnols de Vox.
Qui sont les favoris ?
- Les socialistes (PS)
Au pouvoir depuis 2015 grâce au soutien du Bloc de gauche et de la coalition communistes-verts, le Premier ministre sortant Antonio Costa a longtemps été le favori du scrutin. Mais, au fil de la campagne, l'hypothèse d'une majorité absolue s'est éloignée et, d'après les derniers sondages, même sa victoire n'était plus assurée.
- Le centre-droit (PSD)
Son grand objectif reste tout de même de remporter une victoire surprise, comme celle de l'ancien commissaire européen Carlos Moedas, élu maire de Lisbonne lors des municipales de septembre 2021.
L’abstention pourrait être la grande gagnante du scrutin :
Le Portugal affiche toutefois le taux de couverture vaccinale le plus élevé d'Europe et la situation dans ses hôpitaux reste maîtrisée. Les électeurs en quarantaine ont donc été autorisés à rompre leur isolement pour aller voter. Toutefois, le gouvernement leur recommande de le faire en fin de journée, entre 18 et 19 heures, "parce que la plupart des citoyens ont déjà voté", a déclaré la ministre de l'Administration interne, Francisca van Dunem.
Pandémie mise à part, les élections intéressent de moins en moins les électeurs portugais. Le taux de participation n'a cessé de baisser depuis les premières élections libres au Portugal après la fin de la dictature en 1975, où l’abstention était de seulement 8,5%. Un taux passé à 51,4% lors des dernières élections législatives en 2019.
Pourquoi de nouvelles élections ?
Une participation à la mi-journée plus forte qu'en 2019 :
Le taux de participation à 12 h, heure locale, était de 23,3 %. C'est le taux de participation le plus élevé dans ce créneau horaire depuis 2005, selon les données du ministère de l'administration interne (MAI).