Début des JO de Pékin : quand le sport professionnel est plus fort que les droits humains

Des militants tibétains manifestent devant le siège du Comité international olympique à Lausanne (Suisse), à la veille de l'ouverture des JO de Pékin, le 3 février 2022.
Des militants tibétains manifestent devant le siège du Comité international olympique à Lausanne (Suisse), à la veille de l'ouverture des JO de Pékin, le 3 février 2022. Tous droits réservés Photo : Martial Trezzini (KEYSTONE/AP)
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Par Euronews avec AFP
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Pékin va devenir vendredi la première ville à organiser les JO d'été et d'hiver et entrer ainsi dans l'histoire olympique dans un contexte lourd, entre Covid, tensions diplomatiques et polémiques sur la situation des droits de l'Homme.

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Après 2008, 2022 : Pékin va devenir vendredi la première ville à organiser les J.O. d'été et d'hiver et entrer ainsi dans l'histoire olympique dans un contexte lourd, entre Covid, tensions diplomatiques et polémiques.

Comme en 2008, l'étonnant stade national de Pékin, plus connu sous le surnom de "Nid d'Oiseau", sera à partir de 20h00 (13h00 heure de Paris) l'écrin de la cérémonie d'ouverture des JO-2022.

Comme il y a quatorze ans, ce spectacle a été conçu par le réalisateur chinois Zhang Yimou, auteur en 2008 d'une époustouflante célébration patriotique et colorée, mettant en scène 14 000 figurants, danseurs et acrobates, sous une profusion de feu d'artifices et d'effets spéciaux.

Sans surprise, Zhang Yimou a promis un spectacle "totalement novateur", tout en reconnaissant qu'il a dû tenir compte des températures hivernales (-6°C annoncés) et de la menace épidémique pour concevoir sa cérémonie qui devrait réunir cette fois "seulement" 3 000 artistes, dont une très grande majorité d'adolescents.

Comme le veut la tradition, les 24e Jeux olympiques d'hiver de l'Histoire ne débuteront officiellement qu'une fois que le président chinois Xi Jinping les aura déclarés "ouverts" selon la formule consacrée. Mais pour le reste, le scénario de la cérémonie comme l'identité du dernier, ou des derniers, porteur(s) de la flamme qui embrasera la vasque olympique, sont protégés comme des secrets d'Etat.

Les deuxièmes jeux sous Covid

Pour cause d'épidémie, ces deuxièmes JO sous Covid, après ceux de Tokyo l'été dernier, auront du mal à être une fête.

Les sportifs sont confinés dans une bulle sanitaire et soumis à des dépistages quotidiens. Comme Pékin observe une stratégie zéro Covid, aucun contact n'est autorisé avec la population et si les tribunes des sites de compétition seront partiellement remplies, elles le seront par des "invités", qui doivent observer les distanciations sociales.

Parmi les spectateurs de la cérémonie d'ouverture, boycottée par plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, afin de dénoncer des violations des droits humains en Chine, une vingtaine de dirigeants mondiaux, dont le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et Vladimir Poutine.

Le président russe va profiter de sa venue à Pékin pour rencontrer Xi Jinping, son "cher ami", pour un sommet où les deux dirigeants vont souligner leur "vision commune" en matière de sécurité internationale.

Vladimir Poutine et la Russie sont au centre de l'attention internationale. Le Kremlin est accusé par les Occidentaux de vouloir déclencher une invasion de l'Ukraine, pointant les quelque 100 000 militaires russes déployés depuis des semaines à la frontière de son voisin pro-occidental.

Dans ce contexte tendu, le gouvernement ukrainien a demandé à ses représentants à Pékin de ne pas fraterniser avec les Russes.

Manifestations pour dénoncer les violations des droits humains en Chine

Photo : Martial Trezzini (KEYSTONE/AP)
Des militants tibétains devant le siège du Comité international olympique à Lausanne, en Suisse, le jeudi 3 février 2022.Photo : Martial Trezzini (KEYSTONE/AP)

A des milliers de kilomètres de Pékin, à Lausanne (Suisse), un demi-millier de Tibétains ont manifesté jeudi devant le siège du Comité international olympique (CIO) pour dénoncer les "Jeux de la honte", la mainmise de Pékin sur la région himalayenne et la répression religieuse et culturelle.

A Los Angeles (Etats-Unis), une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant le consulat de Chine et dans le monde entier, des appels à des manifestations ont été lancés pour dénoncer aussi les violations des droits de l'homme dans le Xinjiang (nord-ouest), contre les Ouïghours, l’ethnie turcique musulmane.

L'impact environnemental pointé aussi du doigt

Autre polémique, celle sur l'impact environnemental de ces Jeux qui se disputent dans un climat semi-aride, sur des pistes enneigées artificiellement dans des stations de ski sur-dimensionnées pour l'occasion.

"Aujourd'hui nous pouvons le dire : la Chine est un pays de sports d'hiver", a pourtant assuré jeudi le président du CIO, Thomas Bach.

Pas de ferveur olympique à Pékin, mais un mélange d'impatience et de fierté parmi la population : "J'aimerais que les dernières 24 heures passent vite", assure Zhang Tao, rencontré par l'AFP jeudi soir. "Ce sont des JO différents, car il y a encore le Covid (...) J'espère que ces Jeux vont dissiper la tristesse du Covid", insiste ce gestionnaire immobilier.

Les quelque 2 900 sportifs en lice, qui convoitent un total de 109 titres olympiques, tentent eux tant bien que mal de garder à l'esprit que les JO restent un événement rare dans une carrière.

"Je suis sur le site pour la compétition", a insisté Alexis Pinturault, l'une des grandes chances françaises en ski alpin, quatre ans après les 15 médailles des JO-2018.

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"Il fallait se poser la question avant, au moment de l'attribution des Jeux", a-t-il balayé à propos de la polémique environnementale. Comme pour rappeler que les acteurs principaux de cette quinzaine pékinoise n'avaient pas à laver plus blanc que leurs chefs d'Etat et dirigeants.

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