À Memphis, Starbucks licencie des employés ayant cherché à se syndiquer

Deux mois après la création historique du syndicat Starbucks Workers United (SWU) à Buffalo, aux Etats-Unis, la chaîne de cafés américaine a licencié mardi sept salariés d'un établissement de Memphis, qui cherchaient à se syndiquer.
Selon Reggie Borges, un porte-parole de la société, ces licenciements n'auraient rien à voir avec la volonté des employés de rejoindre le SWU. Il leur serait reproché d'avoir enfreint des règles internes, en laissant entrer des journalistes dans l'établissement en dehors des heures d'ouverture pour des interviews.
Mais pour le SWU, il s'agit surtout de "représailles" à l'encontre des travailleurs. "On ne m'avait jamais parlé ou mentionné" les règles avancées par Starbucks pour justifier le licenciement, a ainsi affirmé Nikki Taylor, cheffe d'équipe au café en question, Poplar & Highland.
Des requêtes vont être déposées auprès de l'agence chargée du droit du travail aux Etats-Unis, le NLRB, affirme l'organisation.
Pour Starbucks, les salariés licenciés n'ont pas suivi les procédures prévues pour la fermeture d'un établissement, notamment en laissant entrer dans le café des personnes non autorisées, des journalistes, et des salariés en dehors de leurs vacations. Et ils savaient que l'infraction de ces règles était un motif de licenciement immédiat. L'entreprise "respecte le droit de (ses) employés à rejoindre un syndicat" et "ne mène aucune action anti-syndicale", a affirmé le porte-parole de Starbucks. Mais "elle s'attend aussi à ce que ses employés respectent les règles de (ses) établissements".
Une cagnotte a été créée mardi par le SWU pour soutenir les salariés licenciés de Memphis. Elle a déjà recueilli près de 32 000 dollars.
L'adoption en décembre d'un syndicat par la majorité des salariés de deux cafés Starbucks à Buffalo, ville à la frontière avec le Canada, a suscité l'enthousiasme. Les organisateurs syndicaux affirment que plus de 50 autres cafés à travers les États-Unis sont également en train de procéder à des élections syndicales.
Starbucks avait pourtant mobilisé de grands moyens pour tenter de dissuader les salariés de Buffalo, envoyant notamment un nombre important de cadres dans la zone et multipliant les recours devant le NLRB. Mais le SWU a fait son entrée dans deux des trois cafés où était organisé un vote.