"Je n'irai nulle part, je suis trop vieux" : à Irpin, dans la banlieue de Kyiv, certains restent malgré la guerre.
Dans la banlieue de Kyiv, Irpin est devenue une ville-fantôme. Cette localité est le théâtre de violents affrontements et de bombardements depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Pourtant, certains restent pour s'occuper des personnes vulnérables.
"Il n'y a plus rien ici", nous dit Irina Moprezova, marchant le long de maisons détruites.
"On recueille et on nourrit les animaux errants qui ont été abandonnés. Il y a de la nourriture, là où je vis, il y a une cheminée. Je ne comprends pas pourquoi on détruit tout cela" se désole-t-elle.
"Il avait des gens ici, mais Dieu merci, ils étaient dehors" raconte-t-elle en pointant du doigt une habitation ravagée par des bombardements. "Ils sont partis quinze minutes plus tard".
La quadragénaire, bonnet sur la tête, rejoint Mykola, 84 ans.
"Je n'irai nulle part, ce qui arrivera - arrivera. Je suis trop vieux" répond-il à Irina qui lui suggère d'aller à Kyiv.
"J'espérais que la ligne de front s'éloignerait de nous, d'Irpin" indique Vitaliy, 81 ans, qui avait initialement décidé de rester.
"Il y a eu beaucoup de bombardements cette nuit, c'est insupportable" soupire-t-il sac sur le dos, prêt à partir.
Ceux qui sont restés ont de l'eau mais doivent brûler du bois pour se réchauffer car la zone n'a plus d'électricité. Dans ces conditions, personne ne sait combien de temps ils pourront rester.